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PRÉPARATION SILÉCÀNIQUE DES MINERAIS
DE PLOMB ET DE ZINC.
Dans les premiers appareils construits, la table proprement dite était en bois, mais on n'a pas tardé à reconnaître que cette matière est trop cléformable sous l'action de l'hu-
midité ;la surface de la table se gerçait continuellement et présentait des inégalités trop grandes pour un appareil aussi délicat et aussi sensible. On a alors songé à employer la tôle ; les tables Bittinger du Bleyberg sont en tôle fixée sur une aire en madriers au moyen de nombreuses vis dont les têtes sont noyées sous la tôle, et aplanies avec soin. Ce mode d'attache est nécessaire pour prévenir les gonflements de la surface dus aux dilatations du métal sous l'influence des accroissements de température, dilatations qui ne peuvent se faire librement, car il faut que la table soit très-solidement fixée au châssis qui la porte. On a également employé la fonte rabotée, elle a donné de bons résultats ; mais pendant le chômage ,la surface
s'altère par suite de la rouille, et de plus le poids de la table est trop considérable. On m'a appris qu'on avait employé d'épaisses glaces de verre, mais que les variations dues à l'hutpidité les avaient fait casser.
La matière à laquelle on donne la préférence,
c'est
la pierre. On obtient facilement à la scie clans différentes carrières ouvertes, soit dans le calcaire carbonifère, soit dans les schistes, de grandes dallesde 2 à 3 centimètres d'épaisseur, bien planes, présentant un poli suffisant et qui constituent les meilleures tables que l'on ait : elles ne sont pas trop lourdes, leur surface est invariable, et elles résistent bien aux variations dues à l'humidité. D'ordinaire le châssis porte deux tables séparées seulement par une pièce de bois et tout à fait semblables. A la base de chacune d'elles sont fixées des pièces de bois taillées en biseau, et qui peuvent tourner autour du clou qui
les fixe, de manière à faire varier la largeur réservée à
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chacune des classes que l'on produit. Il est très-facile de régler convenablement ces pièces, car la séparation est tellement nette qu'on distingue très-bien les matières à la surface de la table. Il arrive même quelquefois que les différentes classes sont séparées par des vides apparents.
Quelquefois un seul arbre à cames commande deux châssis semblables qui viennent alors butter contre les mêmes arrêts et aux mêmes instants. Cette disposition a été, m'a-t-on dit, imaginée au Dam, près d'Anvers. L'atelier
étant établi sur les alluvions de l'Escaut, malgré tous les soins apportés aux fondations, ces dernières cédaient toujours, et les tables se déplaçaient dans l'atelier, lorsque chaque système avait ses butteurs propres. C'est pour remédier à cet inconvénient grave que l'on a appliqué la disposition dont je parle, et que je crois excellente dans tous les cas; elle dispense en effet de fondations solides. Malgré cela, je ne l'ai vu appliquer nulle part. Le nombre des secousses varie entre 200, 250 et même 3oo par minutes (*) ; l'amplitude de la secousse est d'environ 10 à 12 millimètres. Un ouvrier suffit pour conduire une table deuble, c'est àdire pour surveiller le chargement et pour vider les caisses.
Quand on traite le mélange ternaire de galène, blende et stérile, on fait d'ordinaire quatre classes, savoir : galène à fondre, mélangé de blende et de très-peu de galène, blendeux, stérile. Les deux produits -intermédiaires repassent à l'appareil, et donnent immédiatement de la blende riche.
La production est assez faible. Le tableau suivant indique les quantités traitées et les produits obtenus en dix heures, dans les ateliers où j'ai vu la table Rittinger fonctionner (*) En Hongrie, les tables Rittinger ne donnent pas un travail excellent. Cela tient probablement au petit nombre des secousses au maximum, 8o d'ordinaire) que l'on imprime à l'appareil. Les résultats théoriques exposés plus haut tendent à le prouver. 'roui: XIX, 1871.