Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 39]

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MÉTALLURGIE DE L'ARGENT AU MEXIQUE.

avec les mers, au fond desquels les eaux se réunissent pour

former des lacs permanents ou dé simples flaques d'eau (lagunas) temporaires. Ces eaux intérieures sont rarement bien bonnes à boire, onles trouve souvent alcalines ou salées. Depuis longtemps déjà les mines d'argent du Fresnillo et

de Zacatecas utilisaient les terres salées (Saltierras) que l'on obtenait en raclant le fond de ces lagunes desséchées. Mais ces terres qui tenaient près' de 5o p. too de sable et d'argile, et moins de 20 p. 100 de chlorure pur, augmentaient beaucoup les frais de manipulation des minerais, et l'on en vint à rechercher le moyen de fabriquer du sel pur sur le bord des lagunes. Cette industrie, limitée d'abord aux salines de Santa Maria del Penon blanco, s'est rapidement propagée; et aujourd'hui les exploitations de Laguna blanca, de Chich,imequittas, El A grito etc., fournissent au Fresnillo, à Zacatecas,

à Durango, le sel nécessaire à leurs usines; dans le nord, Alamos de Parras alimente une partie de Chihuahua, et enfin dans le sud, les eaux salées du lac de Texcoco près de Mexico, sont exploitées par les compagnies des mines de Réal del Monte. Dans les lagunes qui se dessèchent en été, on va chercher l'eau salée par des puits creusés au centre du bassin ; pou les lacs permanents, on puise l'eau dans le lac au momen

de l'étiage, et, dans les deux cas, on les conduit dans des bassins d'évaporation placés au-dessus des plus hautes eaux de l'hiver. La concentration de ces eaux estextrêmement rapide, grâce à la haute température et à la faible pression de l'atmosphère

du pays. D'après quelques mesures que j'ai pu prendre, on peut admettre que la hauteur de la nappe d'eau évaporée en un jour, à la surface d'un réservoir très-étendu à l'air libre, est de e,005 à Mexico.

o ,o08 à San-Luis. o ,005 à Durango.

MÉTALLURGIE DE L'ARGENT AU MEXIQUE.

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Mais ces eaux salines dès lagunes intérieures ne contien-

nent pas seulement du chlorure de sodium. Au Perion blanco, le résidu de l'évaporation contient 5o p. loci de

sels étrangers, parmi lesquels domine le sulfate de soude. Au lac de Texcoco les eaux contiennent pour 100 de résidu fixe (*)

Sel chlorure de sodium Carbonate de soude Sulfate

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L'élimination du carbonate et du sulfate se réalise

en

partie dans les ateliers des salines, en utilisant la différence qui existe entre la solubilité de ces sels et celle du chlorure aux températures, du jour et de la nuit. Pendant la saison sèche, qui est la saison de travail des salines, la température moyenne, pendant le jour, de la vallée de Mexico, est de 22° centigrades ; pendant la nuit, cette température s'abaisse à io ou 12°. Pour cette différence d'environ 100, la solubilité du sulfate de soude diminuant de plus de la moitié, celle du carbonate de près de un tiers, et celle du chlorure restant à peu près constante, on peut arriver à éliminer une partie des premiers sels. On concentre les eaux salées par évaporation dans des bassins ouverts jusqu'à 5o ou 32° de l'aréomètre, en les

abritant du soleil pendant le jour, et les découvrant au rayonnement pendant la nuit ; dès que ce degré a été atteint, le refroidissement nocturne détermine la précipitation du sulfate et du carbonate, le chlorure restant dissous. Les eaux sont ensuite conduites dans des réservoirs très-étendus, très-peu profonds, et découverts ; elles y sont rapidement desséchées par le soleil ; Te résidu salin est expédié aux mines comme sel marin. La purification du chlorure est loin d'être complète; les (*) fiésultats communiqués par àl. Bowring. TOME XX, ,871.

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