Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 136]

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MÉTALLURGIE DE L'ARGENT AU MEXIQUE:

MÉTALLURGIE DE L'ARGENT AU MEXIQUE.

Ces diverses méthodes ne suffisent pas pour extraire l'argent de toutes les variétés de minerais. On peut voir notamment que les blendes argentifères, les bournonites, les cuivres gris, ne peuvent pas s'y soumettre, si leur teneur n'arrive pas à 25o ou 3oo grammes d'argent pour loo kilogrammes. Ces minerais restent donc inexploités. Or ils abondent dans certaines régions ; la production de l'argent au Mexique est donc loin du chiffre qu'elle pourrait atteindre, si par la découverte d'une formule de trai-

par le magistral (*). L'argent métallique une fois produit s'unit aussitôt au mercure. M. Boussingault démontra plus tard que, si on traite du sulfure d'argent naturel par une dissolution de bichlorure de cuivre, il se forme du chlorure d'argent, du sulfure et

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tement convenable, ces minerais pouvaient être mis en exploitation.

du protochlorure de cuivre; il fut admis que ces réactions, où le mercure n'intervient cependant pas, étaient celles qui se passaient dans les tortas après l'introduction des réactifs, sel, magistrat, mercure et, qu'une fois formé, le chlorure d'argent était directement réduit par le mercure.

Les recherches postérieures Ont laissé subsister les explications précédentes dans ce qu'elles ont d'essentiel; elles ont conduit à une théorie jusqu'ici admise, et qu'on peut résumer comme suit CHAPITRE III.

Théorie de l'amalgamation américaine.

§ L.

THÉORIE ACTUELLE.

OBJECTIONS QU'ELLE SOULÈVE.

Les premières explications théoriques données sur l'amalgamation des minerais d'argent sur le patio, sont dues à Sonneschmidt. Dans son traité (Tratado de la Amalgamacion de Mexico, 1805), l'auteur admet que sous l'influence du magistral le sel marin met en liberté de l'acide muria-

tique, qui réagit sur l'argent natif et l'argent sulfuré des minerais, et les transforme en chlorure. Ce nouveau composé est ensuite réduit à l'état d'argent métallique par le mercure. Sonneschmidt observe que le mercure, seul et par

lui-même, ne peut pas opérer cette réduction, mais il dit

Au contact du sel marin, le magistral des tortas donne' du bichlorure de cuivre; ce bichlorure réagit sur l'argent des minerais et le change en chlorure ; le chlorure d'argent se dissout dans l'eau salée de la torta, et y forme un sel double alcalin, qui est ensuite réduit par le mercure; l'argent ainsi produit s'amalgame, tandis que le mercure se détruit en partie et passe à l'état de protochlorure. Cette théorie a servi de guide à tous ceux qui, dans le Nouveau-Monde, ont voulu porter quelque amélioration à l'admirable découverte de Medina, amoindrir les pertes d'argent qu'elle cause, ou atténuer les énormes sacrifices de mercure qu'elle impose. Je n'entrerai pas dans le détail de toutes les tentatives qui ont été faites, mais je puis affir'per qu'elles sont toutes restées stériles; après plus de trois siècles d'une application immense, la méthode du patio est (*) L'auteur ne donne aucun détail sur la manière dont il conçoit cette dernière réaction ; son explication théorique peut ne pas

que le métal en devient capable par l'altération qu'il

être exacte; mais elle a été probablement inspirée par un fait d'observation bien certain, savoir : que sur le patio l'argent ne

éprouve sous l'action de l'acide muriatique mis en liberté

s'unit au mercure qu'autant que le mercure s'altère lui-même.