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MÉTALLURGIE DE L'ARGENT AU MEXIQUE.
encore au Mexique telle qu'elle sortit des mains de son 3
inventeur. Cette sorte d'impuissance de la théorie actuelle, que le passé indique, se révèle tous les jours à quiconque a eu à
conduire le travail d'une usine à argent en Amérique; si l'on veut en effet s'en tenir aux simples pratiques enseignées par la tradition des azogueros, on est en quelque sorte .érnerveillé de la facilité avec laquelle on retire l'argent de ces masses énormes de minerais sur lesquelles on agit dans les tortas ; si l'on s'avise, au contraire, de vouloir soumettre ces tortas aux réactions qu'inspireraient les principes théOriques qui précèdent, on est à peu près certain de s'engager dans des difficultés inextricables, de se -heurter à chaque pas à des faits en apparence contradictoires, pour n'aboutir en fin de compte qu'à des résultats déplorables pour le rendement en argent et la conservation du mercure. C'est ainsi qu'ayant pu moi-même acquérir cette pratique
des azogueros, j'ai été conduit à révoquer en doute la
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théorie actuelle, et que j'entreprends de la discuter ici. Réduite, comme je l'ai indiqué ci-dessus, à ses points essentiels, cette théorie fait dépendre l'extraction de l'argent de quatre réactions principales, que j'examinerai .successivement, savoir 1° Une action chlorurante attribuée au magistral en présence du sel marin ; 2° La transformation des espèces de l'argent des. minerais en chlorure ; 3° Là dissolution de ce chlorure dans l'eau salée de la torta ; 40 Enfin la réduction du chlorure dissous par le mercure.
L'hypothèse fondamentale est le rôle chlorurant attribué au mélange de sel marin et de magistral. - S'il en était ainsi, le magistral serait d'autant plus actif qu'il serait plus acide, et c'est même à cette acidité plus
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grande qu'a été attribuée par divers auteurs la cause de la préférence donnée par les usines au sulfate de cuivre des ateliers dé départ, sur le magistral ordinaire fabriqué par le grillage de pyrites de cuivre. Il suit de là que, lorsqu'il se présente des minerais oxydés, imprégnés de sulfates métalliques, tels qu'on en retire souvent d'anciens remblais ou de vieux quartiers de mines, il suffirait d'ajouter du sel marin pour obtenir une action chlorurante énergique, et assurer par suite un traitement facile. Cette conclusion nécessaire est contredite par les faits. Lorsque ces minerais acides (Terras agrias) se présentent, on ne peut pas les amalgamer immédiatement : le mercure se mettrait, en général, dans un tel état d'altération que l'opération serait impossible.
Il faut d'abord saupoudrer les minerais de
pierre calcaire très-finement porphyrisée, ét les laisser en repos pendant quinze à vingt jours, jusqu'à disparition de l'acidité primitive ; on travaille ensuite ces minerais comme à l'ordinaire.
Si le magistral agissait sur le sel marin comme sel métallique acide, éliminant le chlore, les eaux qui baignent les tortas devraient être acides, et on détruirait certainement cette action du magistral en introduisant dans les tortas une proportion prédominante de sels alcalins; or, l'expérience prouve que les eaux des tortas ont en général une réaction alcaline ; elle montre encore que l'emploi des saltierras retirées des lagunes intérieures, et qui tiennent souvent de 12 à 15 p. 100 de télexquite (sesquicarbonate de soude) n'a jamais apporté aucune entrave à l'amalgama-. tion de l'argent.
Si cette assimilation du magistral à un sel métallique acide était exacte, on ne saurait expliquer l'emploi d'un magistral fait avec des minerais de cuivre non pyriteux or, l'usine du Fresnillo a, pendant longtemps amalgamé ses minerais avec des oxydules et des carbonates de cuivre venant de Mazapil et ne contenant pas traces de soufre. On