Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 174]

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354 USAGE DE LA CHAUX VIVE DANS LES HAUTS FOURNEAUX

la cuisant très-fortement pour la fritter quelque pu. A ce point de vue, les calcaires légèrement marneux, ou magnésiens, seraient préférables aux chaux tout à fait pures, et

le four annulaire fort utile, car il permet à peu de frais, comme nous le verrons, une cuisson énergique et uniforme.

En résumé, à cause de la présence constante de l'acide carbonique, on ne pourra jamais réaliser dans les hauts fourneaux l'économie théorique d'au moins 10 O. oo, que semble

promettre, au premier abord, la substitution de la chaux vive au calcaire ; mais on pourra du moins s'en' approcher d'autant plus, que l'on s'appliquera mieux à préserver la chaux vive contre l'action de l'acide carbonique et de la vapeur d'eau; il faut donc cuire très-fortement la pierre à chaux, ne pas la réduire en menus fragments, calciner aussi les minerais carbonatés et hydratés, enfin ne jamais charger le coke à l'état humide. Avant de clore cette première partie de notre étude, observons encore que si de tout temps la calcination préalable des minerais hydratés et carbonatés a présenté des avantages plus sérieux que la calcination de la castine, cela tient uniquement à cette circonstance, que l'oxyde de fer n'a pas la tendance, comme la chaux, à réabsorber l'eau et l'acide carbonique dans le haut-fourneau même. Après avoir montré l'utilité réelle de l'emploi de la chaux vive, et indiqué, d'autre part, les circonstances qui tendent

à limiter ses avantages, il me reste à établir que le four annulaire de M. Hoffmann devrait remplacer, dans toutes les usines à fer, les anciens fours de calcination des minerais et des briques, et recevoir également la préférence sur tous les autres fours employés jusqu'à présent pour la cuisson de la castine.

ET EMPLOI OU FOUR ANNULAIRE HOFFMANN.

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II. - DESCRIPTION ET AVANTAGES DU FOUR ANNULAIRE (*).

L'inventeur du four annulaire a appliqué, à la cuisson des matières pierreuses, le principe adopté depuis longtemps, dans les usines carinthiennes, pour la torréfaction du bois ("). Les gaz chauds, qui opèrent la cuisson, et les matières, qui la subissent, marchent en sens inverse. L'air, pour la combustion, ainsi que les substances qu'il s'agit de cuire, entrent dans le four à la température ordinaire et n'en ressortent qu'après s'être de nouveau refroidis presque entièrement par la cession réciproque de la chaleur absor bée. Par ce moyen, on ne perd en définitive que la chaleur qui passe au travers des murs et celle que retiennent encore les matières solides ou gazeuses , lorsqu'elles quittent le four, à la température de 5o degrés environ. Pour réaliser ce mode de chauffage, il faut déplacer, soit les matières que l'on veut calciner, soit le foyer, source de chaleur. Dans les appareils de torréfaction des usines carinthiennes le foyer est fixe ; on déplace le bois, empilé sur des wagonets, qui cheminent lentement au travers d'une longue galerie voûtée, en sens inverse du courant gazeux chaud. Par contre, dans le four Hoffmann, c'est le foyer qui est mobile et les matériaux qui demeurent fixes.

Voici les détails du système. Au lieu d'un four rectiligne, comme en Carinthie, M. Hoffmann se sert d'un circuit sans fin, sorte de galerie, repliée sur elle-même suivant une courbe symétrique quelconque ; c'est un cercle, un ovale, ou même un ensemble composé d'éléments, partie rectilignes, partie courbes. Les fig. i et 2 , Pl. VI représentent, en coupe et en plan, le type primitif, le four annulaire circulaire. La galerie voûtée M est le four proprement dit ; les (*) Le four annulaire est breveté. L'agent de M. Hoffmann en France est M. Bourry, rue Taitbout, 8o, Paris. (**) Mémoire de 1M. Leplay. Annales des mines, 5' série, tome III.