Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 204]

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DES SCHISTES BITUMINEUX DU BASSIN D' AUTUN.

SITUATION DE L'INDUSTRIE

térêt du capital, les impôts et locations de terrains,

les

secours aux ouvriers, les frais de commerce et d'administration. Or le capital engagé est de 450.000 francs,

dont les intérêts sont, à 5 p. 100 par francs. 22.500 an, de . .000 chemins. Impôts et subventions pour 1.500 Secours aux ouvriers Entretien du matériel et des bâtiments. 3.000 Frais de commerce et administration, 15.000 non-valeurs, etc Total

44.000

Ces chiffres ne sont qu'approximatifs, car on n'en tient pas compte.

Or l'usine de Lally a produit en 1868 une somme

de 527.450 litres d'huile brute. Elle pourrait en produire beaucoup plus, mais les débouchés actuels ne seraient pas suffisants. En admettant une production de 3.5oo hectolitres par an, chaque hectolitre d'huile brute aurait à sup-

porter une somme d'environ 12f 5o pour sa part de frais gé-

néraux. La perte serait donc d'environ 7,8o par hectolitre,

soit 27.500 francs par an. Il est vrai d'ajouter que le

capital de 450 .000 francs engagé dans cette affaire est trèsconsidérable à cause des tâtonnements qui se sont néces-

sairement produits au début de l'installation de l'usine. C'est ainsi que l'établissement des 92 cornues verticales devrait se déduire de cette somme, puisque ces cornues ne sont plus utilisées. Mais quoi qu'il en soit, il est certain qu'au prix de vente actuel des huiles de schiste, l'usine de Lally est destinée à péricliter, d'autant plus que nous n'avons pas tenu compte de l'amortissement du capital qui augmenterait encore le prix de revient à cause de l'usure rapide du matériel et des dangers d'incendie qui sont tels que toutes les compagnies d'assurances refusent d'assurer les usines à schiste.

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CONCESSION D'IGORNAY.

L'usine d'Igornay est établie sur le lieu même de l'extraction des schistes qu'elle traite. Ces schistes sont fournis par trois couches qui viennent affleurer près de l'usine, à peu de distance des porphyres qui limitent le bassin au N. La couche supérieure a une épaisseur de 3 mètres à 5",5o. La couche moyenne, dont l'épaisseur est de ",5o, est séparée de la supérieure par des bancs de schistes pauvres dont l'épaisseur est de i",8o à 2",5o. La couche inférieure a 3 à 4 mètres de puissance et est

séparée de la moyenne par 2",80 à 5 mètres de schistes pauvres.

La couche supérieure est assez uniforme comme qualité ; les deux autres varient beaucoup d'un point à un autre et il est nécessaire que le triage en soit soigné. Les portions actuelles des couches exploitées sont voisines des affleurements et du soulèvement porphyrique qui les a probablement amenées au jour ; par suite de ce voisinage, ces parties sont accidentées. Il est probable qu'on retrouverait ces couches dans des conditions plus tranquilles vers

le sud de la concession, mais le prix d'extraction serait. naturellement augmenté par l'accroissement de profondeur. L'usine possède Go cornues verticales pour la distillation des schistes et 9 chaudières pour la rectification des huiles. Un mètre cube de schiste pesant environ 1.120 kil. rend

en moyenne 45 litres d'huile brute ayant une densité de 840 à 842 grammes. D'après ces données, il est facile de voir que l'usine d'Igornay se trouve dans des conditions d'existence encore plus difficiles que celles de l'usine de Lally. Le minerai, il est vrai, est un peu plus riche puisque celui de Lally ne donne que Li o1", 55 en cornue verticale ; l'huile brute obtenue a également une plus grande valeur à cause de sa légèreté