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SITUATION DE L'INDUSTRIE
placés devant les soufflards; de sorte que le mouvement d'appel, indiqué par la flèche dans le tube e, ne se produit pas. Ce résultat pouvait être très-bien constaté au moyen d'un tube en verre ouvert aux deux bouts que l'on ajustait verticalement, au moyen d'un bouchon, en dessous du couvercle de la trémie B. Par ce 'tube s'écoulait de l'eau provenant de la distillation et l'écoulement se faisait dans les conditions ordinaires. Lorsque, au contraire, on enlevait les tubes d et qu'on laissait la vapeur des quatre soufflards s'échapper librement dans l'air, il s'établissait dans
la partie inférieure du tube une colonne d'eau d'environ om, fo de hauteur, équivalente à la dépression pro-
duite à la base du cubilot par le mouvement d'appel. Dans ces conditions de marche de l'appareil, nous avons pu constater qu!avec la vapeur il s'échappait des produits huileux et gras qui se condensaient sur toutes les surfaces environnantes ; leur examen a fait reconnaître que ces huiles sont très-lourdes et ne coulent pas. Le produit de la condensation opérée lorsque les tubes d
étaient remis en place, était de l'eau qui devait provenir soit de la vapeur lancée par les soufflards, soit de la distillation elle-même. Cette eau était un peu acide, probablement à cause de la présence d'une petite quantité d'acide
sulfurique formée par la combustion des pyrites de fer renfermées en assez forte quantité dans les schistes d'Igornay.
Une seconde imperfection de l'appareil se signalait lorsqu'on fermait la vapeur des soufflards afin de pouvoir enlever les tubes d; l'opération était alors suspendue dans le cubilot et les gaz, au lieu de continuer à descendre, remontaient dans cet appareil puisque l'appel était supprimé. En ouvrant alors de nouveau les robinets de vapeurs des soufflards, l'appel recommençant à se produire, ces gaz étaient entraînés vers le bas du cubilot et, en arrivant sur la tranche de schistes enflammés, produisaient une explo-
DES SCHISTES BITUMINEUX DU BASSIN D'AUTUN.
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sion, grâce à l'air avec lequel ils étaient nécessairement mélangés. Ces explosions qui, à l'origine de l'opération, étaient très-faibles parce que la tranche de schistes enflammés était encore voisine de l'ouverture supérieure du cubilot, devenaient de plus en plus fortes au fur et à mesure que la combustion se propageait vers la base du cubilot.
Pour remédier à la première imperfection de l'appareil, M. Roche, dans une seconde expérience, fit déboucher les quatre soufflards dans un grand cylindre en tôle dans lequel
il plaçait, vis-à-vis des jets des soufflards, une pomme d'arrosoir par laquelle il projetait de l'eau froide sur ces jets, afin de produire une condensation aussi rapide que possible et d'éviter ainsi dans ce cylindre une contre-pression susceptible d'empêcher le mouvement d'appel de se pro-
duire. Ce cylindre communiquait avec le reste du condenseur au moyen d'un tube très-court et à grand diamètre de façon à diminuer le frottement. M. Roche a ainsi obtenu un rendement de, 5 à 6 p. 100 d'huile très-grasse et trèsépaisse, mélangée intimement avec une assez forte proportion d'eau. Ce produit était analogue aux graisses recueillies dans la première expérience. Nécessité de distiller les schistes à l'abri du contact de
l'air.- Ce résultat n'a rien qui puisse surprendre ; un fait analogue s'était déjà présenté dans des essais faits à l'usine de Millery dans des conditions semblables. Dans ces expériences où l'on avait essayé de distiller les schistes en injec-
tant dans leur masse de l'air chaud ou de la vapeur surchauffée, on a toujours obtenu des huiles lourdes et des graisses comme produits de la distillation. Ils s'expliquent naturellement par l'oxydation des huiles au moyen de la vapeur ou de l'air qu'elles rencontrent au moment de leur for-
mation. On doit donc en conclure que la distillation des schistes, opérée au contact de l'air, donnera toujours des produits oxydés et par conséquent lourds et gras ; la distil-