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TERRAINS.
REVUE DE GÉOLOGIE.
M. Gwyn Jeffreys a examiné pour M. Pr estwich les coquilles du crag de Norwich : il constate qu'on trouve dans le crag du Norfolk beaucoup d'espèces arctiques qui n'existent pas dans celui du Suffolk. Si donc le crag de Norwich est contemporain
d'une partie du crag du Suffolk, ce doit être de la partie supérieure, et il correspond à un refroidissement de la température. Sur 140 espèces de coquilles trouvées dans le crag de Norwich, 123 sont des espèces actuelles, dont toi vivent dans les mers britanniques, 12 dans les mers arctiques, 8 dans la Méditerranée et a dans l'océan Asiatique. Mais le travail le plus important, à cause dà l'adhésion presque
unanime qu'il a rencontrée, est celui de MM. A. et R. Bell (1). Ces observateurs croient d'abord que les raisons sur lesquelles on s'est souvent appuyé pour éliminer de la faune du crag telle ou telle coquille comme étrangère au dépôt sont généralement mal fondées. Selon eux, le crag, rouge ou corallien, présente, dans le mode d'accumulation et l'état de conservation de ses coquilles, des caractères identiques avec ceux de tous les fonds de mer actuels.
De plus, les noms adoptés pour désigner les divers dépôts du crag paraissent défectueux à MM. Bell, qui proposent les noms et délimitations suivants 1° Série préglaciaire, ou de Chillesford, comprenant les sables
et argiles de Chillesford, le forest-bed et tous les dépôts compris entre le crag supérieur et les couches glaciaires inférieures ; 2° Crag supérieur, comprenant le crag fluvio-marin de Norwich et la partie supérieure du crag rouge de Suffolk ; 30 Gray moyen ou crag rouge proprement dit; Ct° Cray inférieur, ou crag corallien. Le crag moyen se composerait des dépôts commençant à Walton-on-the-Naze et s'étendant, vers l'ouest jusqu'à Bentley; vers l'est jusqu'à Baley-Abbey et Ilollesley. Il est à remarquer, suivant MM. Bell, que les points où l'on constate le plus de fossiles communs entre le crag moyen et le crag inférieur sont toujours trèséloignés les uns des autres, tandis que c'est dans les gisements où les deux crags s'observent ensemble que les faunes respectives offrent le plus de dissemblance. Le crag supérieur serait formé des lits supérieurs du crag rouge, du crag scrobiculaire de Chillesford, du crag fluvio-marin et des crags marins de la série de Norwich. Le crag rouge présente, paraît-il, suivant les cas, deux faciès (1) Geol. Mag., L. VII, p. 256.
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différents : celui d'un dépôt d'eau profonde et celui d'un dépôt de plage : de là viendraient les différences qu'on observe entre ses divers affleurements. La difficulté qui s'est longtemps opposée à la définition des vrais
rapports du crag rouge avec le crag de Norwich provenait, selon M. O. Fisher (1) de ce que ces deux dépôts sont séparés par une arête du crag corallien, qui est plus ancien qu'eux : en sorte que, tout en étant contemporains, ils appartiennent à des bassins séparés. De plus, M. J. E. Taylor (2) pense que, lors du dépôt du crag supérieur de Norwich ou crag de Chillesford, le crag rouge du Suffolk, très-épais, aurait été repris par les eaux dans ses parties supérieures et déposé à nouveau en stratification oblique,
c'est-à-dire dans une eau peu profonde; de là serait résulté un mélange entre les coquilles de la dernière époque et celles du crag rouge, dont les plus épaisses, telles que Pectunculus glycimeris et Fusus contrarius, auraient seules résisté à la trituration résultant de ce remaniement.
La présence, dans le crag rouge, de l'Elephas meridionalis, mentionné par M. G u nn, a été mise en doute par M. Ray La nkester (3). D'après M. Gu nn ((t), une molaire de cette espèce, très-roulée, existait dans une collection à. Suffolk et provenait de la base du crag rouge. Vérification faite, il a été reconnu par M. Gu n n (5) lui-même qu'il y avait eu confusion avec une dent de mastodonte provenant, non pas du crag rouge, mais de la base du crag corallien à Sutton. Cette même couche a, du reste, fourni I. M. G un n plusieurs dents d'Elephas meridionalis. Elle repose immédiatement sur la craie et renferme des débris provenant de la désagrégation de cette roche. Une autre suppression sur laquelle MM. G u un et L ank est er sont d'accord est celle de l'Elephas antiquus : cette espèce, citée par Falconer, provenait d'une localité où le crag n'existe pas. Quant aux débris d'Elephas meridionalis rencontrés dans le crag de Norwich, M. L an k ester (6) croit qu'ils pourraient fort bien être les débris remaniés d'un dépôt plus ancien. A l'appui de cette manière de voir, M. L a nk ester cite une dent de mastodonte pro(I) Geol. Mag., t. VI, p. 142. Geol. Mag , t. yin, p. 314.
Geol. Mag., t. VI, p. 47. (i) Geol. Mag., t. VI, p. Gis!. Mag., L. VI, p. 237. Géol. May., t. VI, p. 190, 354.