Annales des Mines (1873, série 7, volume 4) [Image 174]

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ACCIDENT DANS LE MOULAGE EN FOSSE

D'UNE GROSSE PIÈCE.

rédigea un procès:verbal très-circonstancié, d'où sont extraits tous ces détails.

pas à l'intérieur, mais bien en dehors du moule. Sans aucun

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On commença par enlever la terre tassée autour du moule, puis on démonta le châssis pièce par pièce, ce qui ne dura pas moins de dix jours. Quand on eut enlevé le sable sur un mètre de profondeur, du côté où il y avait eu soulèvement, on aperçut un trou rond de om,io à om, /5 de diamètre, qui s'élargissait vers le bas. En opérant avec précaution, on constata l'existence d'une cavité assez grande représentée sur la fig. 5. Le moule avait été violemment séparé du châssis horizontal

et entre ces deux pièces existait, sur ce pbint, un intervalle de om,5o environ. La maçonnerie du moule extérieur avait été détruite sur une hauteur de om,6o à om,8o, à partir de la base, et sur un développement de i mètre suivant

le pourtour ; au contraire, le noyau était intact. Quant au châssis horizontal, on reconnut qu'il était brisé ; à l'opposé

du point où s'était produite l'explosion, le moule et le châssis s'étaient affaissés, et c'est là que ce dernier était le plus complétement détruit. De ce côté seulement, sur une

très-petite partie de la circonférence, la fonte s'était solidifiée sur toute l'épaisseur du vide et sur la moitié de la hauteur du cylindre ; partout ailleurs, les parois du moule n'étaient revêtues que d'une très-faible épaisseur de fonte. Ainsi presque tout le métal qu'on avait introduit dans le moule s'était répandu sous celui-ci, englobant .des fragments du châssis, du sable, des débris de la maçonnerie. Les clefs qui fixaient le moule au châssis horizontal avaient été brisées ou déplacées. Les grandes agrafes qui embrassaient la seconde nervure de la chape inférieure et le dessous du châssis avaient toutes été déplacées, mais non rompues. A quelle cause doit-on attribuer l'explosion ? L'existence

de la cavité trouvée dans le sable, vers la base et à l'extérieur du moule, précisément du côté où il y a eu soulèvement de l'appareil, démontre qu'elle s'est produite, non

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doute, elle est due à la formation subite, au milieu de la terre humide du remplissage extérieur, d'une grande quan-

tité de vapeur d'eau, qui, ne trouvant pas d'issue, a dû acquérir, au contact de la fonte en fusion, une tension énormg capable d'ébranler le moule et de l'incliner sur la verticale. Ainsi la présence de l'eau dans le sable, qu'on avait tassé autour du moule sans y ménager des évents qui eussent permis à la vapeur de se dégager librement, telle est la cause immédiate de l'accident. Ce sable, essayé par M. Lavé, a perdu 8 p. ioo de son poids, après dessiccation pendant trois jours à l'étuve, et to p. -IO° par calcination au rouge. Du reste, il n'est guère possible de dire comment la fonte a pu tout d'abord sortir du moule et se répandre en assez grande quantité dans la terre humide. Faisant remarquer que l'explosion s'est produite vers le point qui était à l'aplomb du trou de coulée débouchant directement dans le moule, à 5"',10 au-dessus du fond, M. Lavé pense que la fonte, tombant d'une telle hauteur au fond du moule, a détérioré le châssis horizontal, et qu'il s'est ensuite déclaré en ce point, par suite de la pression croissante, une fissure

d'où serait résultée la rupture du châssis. Or, quelques jours auparavant, dans la coulée d'un cylindre semblable, le châssis horizontal n'avait aucunement souffert; on ne peut donc guère admettre cette explication.. Il semble plus naturel de supposer que le moule s'est séparé du châssis inférieur, sous l'effort de la pression énorme exercée de bas en haut par la fonte fluide sur la base du moule, dans la partie correspondant au rebord du cylindre, pression qui était de 15o tonnes au moins au moment où l'explosion a eu lieu, en admettant que ce rebord fût seulement de om,o8. Cette force, bien Supérieure au poids de tout le système, qui n'atteignait certainement pas 5o tonnes, aura suffi pour briser les clefs et faire échapper les grandes