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ACCIDENT DANS LE MOULAGE EN FOSSE
maçonnerie en briques, à section annulaire, revêtue extérieurement de sable fin de fonderie. Dans cette espèce de tour, composée de deux tronçons, construite dans une fosse spéciale, au moins quinze jours avant la coulée, séchée longtemps à l'intérieur au moyen d'un feu de coke, on avait encore, après la mise en place, entretenu jusqu'au dernier 'moment un feu vif de menu bois, pour empêcher l'absorp-
tion de l'humidité ambiante. On avait ensuite placé le moule extérieur B, maçonnerie en briques revêtue à l'intérieur de sable lin de fonderie et enchâssée dans une armature, qui se composait de plaques de fonte à nervures as-
semblées par des clavettes. Les trois tronçons dont ce moule était formé avaient, ainsi que le châssis du fond, été
séchés à l'étuve pendant huit à dix jours. La chape inférieure de l'armature était fixée au châssis horizontal par des clavettes et des agrafes en fer. A l'intérieur du noyau, on avait descendu la lanterne F et rempli le vide avec du noir à peine tassé, en réservant, au moyen de vergettes de om,o4 de diamètre, de nombreux évents qui pénétraient jusqu'au châssis du fond. Une plaque circulaire en fonte, adaptée sur le noyau et solidement maintenue par deux rails fixés au rebord du châssis extérieur, au moyen d'agrafes en fer, assurait la stabilité du moule intérieur. L'appareil, de 3»,6Ode hauteur (non compris le châssis
du fond), dépassait de lm, o le niveau du sol. Entre le moule et les parois de la fosse, on avait damé du sable ordinaire de l'atelier, pour arrêter les petites fuites latéla fonte devant se solidifier immédiatement au rales, contact du sable et fermer la fissure. Des trois trous de coulée, l'un débouchait directement dans le moule, à 5-,to au-dessus du fond, les deux autres, régnant sur toute la hauteur de l'appareil, communiquaient avec le vide du moule par huit conduits horizontaux, régulièrement étagés.
D'UNE GROSSE PIÈCE.
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Enfin, autour de la fosse, s'élevait un échafaudage en planches destiné à faciliter les manoeuvres. On avait déjà introduit dans le moule le contenu d'une première poche de fonte de 3.000 kilogrammes ; une deuxième poche de io.000 kilogrammes que l'on versait en même temps par.un autre trou de coulée, était presque vidée, et l'on commençait à verser une dernière poche de 5.000 kilogrammes. On entretenait un feu de copeaux autour de la partie haute du châssis, pour enflammer les gaz qui s'échappaient du moule, et les ouvriers allumaient euxmêmes les jets de gaz sortant des évents ménagés dans la partie centrale du noyau. Tout à coup une explosion sourde se fait entendre et le moule s'incline brusquement (d'un angle de 200 environ). M. Montaudon, un contre-maître et les ouvriers qui étaient montés sur l'échafaudage, sont jetés sur le sol de l'atelier. M. Montaudon est tué sur le coup, sa tête ayant porté contre une pièce de foute; le contre-maître peut se relever et fuir, ainsi qu'une partie des ouvriers. Les poches de fonte ayant été culbutées, le métal fondu se répand sur le sol et,
atteignant le corps du malheureux ingénieur, le défigure horriblement ;,1' échafaudage en bois prend feu ; le contenu
de l'une des poches coule sur le châssis du moule, d'où la fonte rejaillit en tous sens; la terre qui entourait le moule est soulevé en tourbillon. La confusion et l'épouvante règnent pendant quelques minutes. Mais bientôt on rentre dans l'atelier, on parvient à enlever les cadavres des victimes et à emporter les blessés, auxquels sont prodigués les soins que réclame leur état.. Le lendemain et les jours suivants, l'un des gardes-mines de Rive-de-Gier (*), M. Lavé, se rendit sur les lieux; il assista au démontage da moule, entendit les témoins et (*) A cette date, le poste d'ingénieur des mines se trouvait acaut.