Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 54]

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(2) les ont rendus d'autant plus recommandables, qu'ifs ont été constamment couronnés du succès. Avant de procéder à la désinfection des puits ou

des cavités qui sont viciés par les gaz dont nous avons parlé , on doit d'abord s'assurer de l'exis+ tence du méphitisme. Sur le simple soupçon qu'un puits ou une fosse dans laquelle on n'a pas travaillé depuis du temps, pàurrait être méphitique , on coiu. mence par y descendre, avec une corde , un flambeau ou une chandelle allumée , qu'on doit diriger de loin, au moyen d'une poulie de renvoi , de peur d'explosion. Si la lumière s'éteint , on a la preuve que l'on cherche ; alors on y jette de la paille enflammée., ainsi que le conseille Lavoisier. Si la

chandelle s'éteint encore, on emploira l'appareil pyropneumatique : il consiste en un fourneau de réverbère surmonté de son dôme , sur lequel on ajusté une espèce de cheminée de cinq ou six pieds detuyaux ;' le fourneau aspire par son cendrier, au moyen d'un corps d'autres tuyaux, qui se prolonge dans la profondeur du puits jusqu'à trois ou quatre pieds de son-fonds: ces tuyaux sont faits en cuivre, emboîtés l'un dans l'autre , et engrenés comme une baïonnette sur le canon d'un fusil ; on les descend dans le puits ou dans la fosse , sans être obligé d'y faire descendre des ouvriers, et de les exposer avant que le puits 'soit démephitisé. IL faut placer un feu bien allumé et très-vif dans le fourneau : à cet effet, on y brûlera du bois blanc coupé bien menu, et bien. sec ; ce sera le moyen d'obtenir le plus de flamme possible , et d'user ou de chasser beaucoup plus vite les gaz malfaisans. Le- feu du. fourneau est constamment alimenté par l'air atmosphérique qu'apporte le tuyau adapté à la

nachine. Il faudra,;que dans Chaque canton de

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mines sujet au méphitisme , on confie cette machine pyropneumatique à la surveillance du directeur des mines , qui aura soin qu'elle soit toujours --en bon état : elle a été décrite et gravée dans le Jour'nal de Physique , pour l'année 1783 , en mars, page -.229 ; et l'on y aura recours lorsqu'on en aura

déterminé l'exécution , à laquelle les auteurs ne, croient devoir rien changer aujourd'hui. Mais si les ouvertures des puits sont attaquées du méphitisme; si Son activité est telle qu'il éteigne le bois en combustion ; si l'on n'avait pas la facilité d'employer sur-le-champ la machine à feu , ne fût pas en bon état, ou qu'on ne pût pas placer rappareif et assujettir les corps de pompes sans risque, pour les ouvriers , on conseille préliminairement de faire détonner de la poudre à tirer dans le fond de l'endroit vicié ; mais je crois qu'il vaudra mieux employer le moyen ingénieux du citoyen 6'ilyton7 Morveaux , sur-tout dans les endroits espacés : il consiste à dégager, dans le lieu du méphitisme, des vapeurs d'acide marin , par le moyen de l'acide vitriolique ou sulfureux. A cet effet , on descend sur un plateau de bois , au moyen d'une chaîne de fer qu'on dirige de loin avec une poulie un mélange de ces substances fait avec cinq onces d'acide sulfureux qu'on verse sur une livre de sel marin humide, dans un vase de verre ou de grès vernissé qu'on a appliqué sur un bain de cendres ou de

sable , posé lui-même sur un fourneau plein de feu : .plus l'espace méphitisé sera étendu , plus

on augmentera les doses dans les mêmes proportions. Les ouvriers n'ont rien à craindre de la chaleur qui se dégage de l'union des acides marin -et sulfureux. Dans les', puits ou fosses où le méphitisme tiendrait

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