Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 274]

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Causes Droliables des

fentes qui ont

eu lieu

dans

les montagnes.

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supposerons cette connaissance dans nos lecteurs. Le chapitre de Be)gmann , qui a été inséré dans les 11.7 XVI et XVII de ce journal , pourra être consulté par ceux qui auraient besoin des premières notions de la géologie. I. Preuves que les _filons ont été originairement des espaces vides

de véritables fentes.

Les fentes qui coupent et traversent les bancs des montagnes, peuvent être attribuées à différentes causes. 1.° La première et la plus générale est sans. doute le tassement que les montagnes , d'abord molles et humid.-s , ont (ln' éprouver par leur propre poids et à mesure qu'elles se desséchaient. Ce tassement ne pouvant être uniforme , à cause de la densité iné-

gale des matières dont les montagnes sont coinposées, et des .différences de hauteur que présente l'étendue d'une même montagne , il s'en est suivi nécessairement des solutions de continuité plus ou sans doute ces evénemoins considérables ( t mens doivent être infiniment rares de nos jours, )

Sur-tout dans les montagnes antiques qui ont;acquis beaucoup de çonsistance et de stabilité ; cependant ils ne sont pas sans exemple.

2.° Lorsque les eaux s'élevaient sur la surface de la terre , à une plus grande hauteur qu'elles ne font maintenant, et qu'elles pressaient contre les montagnes , celles-ci trouvaient un appui qui les empêchait d'obéir entièrement aux causes de l'af-

faissement dont nous venons de parler ; mais lorsque les eaux se sont abaissées ou retirées , les montagnes (1) Cette opinion est aussi celle du célèbre Saussure. Nous invitons nos lecteurs à lire attentivement ce qu'il dit à ce sujet

dans ses Voyages, S. 104.9.

( 69 ) ont fléchi du cité où la force qui faisait équilibre est venue à manquer, et il s'est produit des écartemens et des fentes, à qui il ne manquait que d'être

remplis pour devenir de véritables filons. 3.° Le dessèchement seul des matières dont les montagnes sont composées , et le retrait qu'elles ont éprouvé , ont suffi quelquefois pour y occasionner des fissures. D'autres encore, sont dues àl'action des tremblemens de terre , ou à des circonstances accidentelles et locales. Un grand nombre de preuves vient à l'appui de cette théorie. -

Une des plus fortes, c'est que l'effet que l'on

suppose avoir eu lieu autrefois dans lés montagnes antiques , se reproduit encore de nos jours , comme nous l'avons dit plus haut, sur-tout dans des montagnes de formation plus nouvelle , et qui n'ont pas eu le tenips de s'affermir et de se consolider comme les premières. Dans celles-ci, un temps pluvieux très-prolongé , ou des secousses de tremblement de terre, donnent lieu quelquefois à des fissures considérables. Le public a entendu parler de celles qui se formèrent dans la Calabre en 1783, et qui étaient dues à cette dernière cause. Werner en cite quelquesunes qui eurent lieu en Bohême et en Lusace en 1767 , à la suite des pluies extraordinaires qui rendirent cette année remarquable. D'ailleurs , les filons sont disposés et conformés exactement comme le seraient les fissures ou écartemens que nous supposons leur avoir donné naissance : ce sont des espaces plans qui ne présentent pas de courbures considérables ni multipliées , qui, latéralement et inférieurement, vont en diminuant,

et disparaisent enfin entièrement par le rapprochement total de leurs parois ; qui se subdivisent

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