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Le citoyen MIthuon , ingénieur des mines , dans tin rapport- adressé au Conseil le 9 germinal dernier, expose d'abord quelques consideratkms générales sur l'importance des forêts. L'homme, dit-il, étant frugivore et carnivore , divise naturellement son domaine en deux parties, l'une destinée à produire les végétaux cpti lui conviennent , l'autre à nourrir les aril17latix qui lui fournissent le second genre d'ahmais des besoins non moins pressans que celui de la nourriture, se font également sentir. Il faut du Lois pour préparer la plupart des mets , pour bâtir des maisons ,.pour reproduire une température douce pendant la rigueur des hivers : il en faut pour la construction des bâtimens qui naviguent suries rivières et sur la mer. Enfin , les mines, sans leSquelles il n'y aurait ni agriculture, ni arts ni signo impérissables des valeurs , exigent du Fois pou-r leur exploitation ; et sans le secours du charbon végétal, il serait impossible, dans plusieurs endroits, d'obtenir les métaux, de les purifier, de les 'séparer les uns des autres.; enfin, de leur donner, soit en les chauffant jusqu'à un certain point, soit
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en les fondant, les formes variées qu'exigent les différens usages auxquels' on les _destine. Les grandes forêts entrent dans le plan de la nature , par l'humidité qu'elles entretiennent, par l'obstacle qu'elles .opposent aux vents froids et impétueux ; en fixant les vapeurs , en déterminant la chute des pluies , elles donnent naissance aux sources et aux rivières. Leur place est déterminée par ces considérations majeures; les hommes ne doivent point, à cet égard, consulter leur commodité particulière, comme pour les bois qu'ils plantent ou qu'ils entretiennent à portée de leur habitation, la vue d'en tirer les combustibles dont ilsdans ont
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besoin. C'est dans les lieux 'qui dominent les pays environnans , au 'sommet des différens bassins , à la naissance des premiers vallons, qu'il est nécessaire que de vastes espaces soient couverts d'arbres touffus et életés. Conservons religieusement ceux que- la nature a eu soin d'y placer : (fuie la hache les respecte toujours. Sans eux, l'on verrait bientôt tarir la plupart des sources qui entretiennent dans nos champs la fertilité et la fraîcheur ; sans eux .des provinces entières , privées des abris -qu'ils procurent, éprouveraient dans leur climat les changemens les plus funestes ( i).
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Après avoir fait cette distinction importante entre la destination des forêts et celle des bois, le
citoyen Mut/mon, appelle sur les derniers l'attention des citoyens. Il s'étonne qu'on ne s'occupe pas parmi nous de la culture des arbres qui fournissent
des combustibles comme de celle des arbres fruitiers , comme de la culture des champs et de l'éducation des bestiaux. Si l'on s'occupe de ces arbres c'est pour les assujettir a des caprices : on les mutile pour les obliger à former le ceintre , pourempêcher leurs branches de s'étendre dans tous les sens : on ( ) Dans l'Amérique, oh les surfaces n'offraient, généralement parlant , qu'une forêt continue, les eaux découlaient de toutes parti , les fleuves en roulaient un volume immense , les lacs occupaient de vastes étendues ; l'homme , pénétré par une humi. dité funeste privé de la chaleur vivifiante du soleil , était, pour ainsi dire, étiolé et privé de toute énergie. La hache était donc , pour les habitans de cette partie du monde , un présent précieux , et la possession de cet instrument est peut- être le premier des avanta>s malheureusement trop peu nombreux que leur a valu la fréquentation des Européens ; mais nous sommes loin, en France , d'avoir besoin de son secours nous devons regrettcr au çoutraire , l'usage indiscret qu'oi. el a fair.