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( 58 ) minéralogistes, as en tirent journellement des conséquences aussi fausses que l'est leur principe ; c'est l'opinion qui admet la nécessité d'une dissolution , pour opérer une cristallisation ; mais pour traiter cette question avec précision , il faut d'abord définir ce qu'on entend par, dissolution et cristallisalion, et bien déterminer les conditions nécessaires
pour produire l'une et l'autre, La dissolution est le résultat de la tendance que deux substances de nature différente ont peur contracter ensemble une union aussi long-temps permanente qu'une affinité supérieure ne vient pas la rompre, laquelle tendance , bien supérieure à celle d'aggrégation, peut vaincre la résistance que celle-ci - peut opposer aux efforts de l'autre , et ne peut être vaincue dans le composé qu'elle a produit, par aucun moyen mécanique. Pour s'opérer, la dissolution exige qu'au moins
une des deux substances soit en état de fluidité, afin que les molécules de l'une aient assez de mobilité pour se rapprocher des molécules de l'autre se mettre en contact intime avec elles, les arracher successivement à leur situation primordiale , et s'associer progressivement les unes avec les autres son produit, fournit des molécules composées, qui ont des formes , des propriétés , et des affinités différentes de celles po.sédées par chacune des substances constituantes. La cristallisation est une aggrégation régulière. de molécules intégrantes similaires ; elle demande pour conditions nécessaires à sa formation, r .* une extrême mobilité dans les molécules qui doivent se réunir ; 2.° les moyens de les faire arriver dans la
sphère d'activité Ics unes des autres ; .3.' le repos,
le temps et l'espace nécessaires pour choisir la
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situation qui convient le mieux à leur forme; foute opération de la nature qui fournit ces circonstances, tous procédés qui procurent ces données, peuvent produire des cristallisations. La première de ces conditions est, sans doute, plus difficile à obtenir, parce que les molécules similaires ont une telle tendance à s'aggréger ensemble lorsqu'elles sont à la portée les unes des autres, que rarement il en existe dans cet état de ténuité néces-
saire à une extrême mobilité, et cependant il faut qu'elles se trouvent dans une sorte d'isolement pour qu'elles puissent se mouvoir avec la facilité requise ; mais aussi, tout procédé qui peut réduire les molécules intégrantes à leur moindre volume, remplit le préalable le plus nécessaire à la cristallisation et à toute sorte d'aggrégation. Les moyens d'isoler les molécules intégrantes des corps, sont de deux sortes, les uns, mécaniques, les autres chimiques. Une trituration forte et prolongée sur une sub-
stance dure quelconque, pourrait, à la longue réduire quelques - unes de ses molécules à leur moindre volume , et leur donner ainsi la ténuité exigée ; mais je ne crois pas que la nature se serve souvent de cette méthode ; elle trouve bien plus de ressources dans les procédés .chimiques qu'elle exerce en grand.
Les moyens chimiques qui produisent l'effet demandé , sont de trois sortes , dissolution ,. préeipitation et décomposition. Par la dissolution, il se forme des molécules intégrantes qui conservent leur volume primordial aussi long-temps qu'elles ne trouvent pas les moyens
d'exercer les unes sur les autres leur tendance à Yaggrégation, et cette faculté de s' aggréger est ou