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'avec
lui. le 36 fructidor de l'an II; il en prit
dans la suite trois de plus.
Bientôt les navigateurs arrivèrent au resserrement
-du Rhône, .entre le Jura et le Vouache , où ils
trouvèrent des , vagues violentes occasionnées par l'opposition subite qu'éprouve le courant en quittant sa largeur accoutumée. Voici comme l'auteur peint le spectacle qui
s'offrit à lui lorsque sa barque fut engagée au
sein -de ces gorges désertes. Je vis avec ravissement ces bords sauvages où la nature u'a point été troublée, dans son sublime D, désordre, par la main des hommes. Là sont encore tous les témoins de ses travaux : elle se fait reconnaître à ses formes audacieuses, à ses brusques pas» sages, du calme au terrible , du triste à l'agréable. Dj Ici les eaux retirées dans un golfe qui ne sent 'DD point la tempête du courant, mouillent des bords dont la solitude est protégée de toutes parts ; plus foin , elfes menacent du naufrage. D'un côté des arbres courbés de vieillesse , trempent leurs branchages dans le fleuve ; de l'autre , le rocher qui contient les ondes , se relève fièrement à fa hauteur des montagnes. La bête farouche qui se D) réfugie sur ces bords sauvages, et les poissons qui D) habitent ces eaux, n'ont point été troublés par DD la poursuite des hommes. Ce n'est pas que, non D, loin de là, le pays ne soit-cultivé ; mais du fond D,-Cle la gorge étroite que le Rhône s'est creusée on ne voit, en relevant ses regards sur les haus, teurs qui resserrent son cours, que des amphithéritres de bois sombres, des pelouses raides et désertes, et des rochers arides. . Ce fut avec attendrissement que nos yeux s'attachèrent sur quelques chèvres égarées, comme par un besoin .
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de revoir la vie quelque part. La seule trace
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d'hommes que nous aperçumes , était le fort an. tique et pittoresque de l'Ecluse , que le Jura » couvre de sa cime, mons altissimus irnpendens Au surplus, point de véritables dangers jusqu'aux approches du pont de Brezin. Par-tout les écueils paraissent serrés les uns qui , au. premier aspect, livrent des espaces favorables à contre les autres, la navigation ; et malgré la -vitesse du courant l'on peut dire que dans cette première partie du trajet , la navigation est entièrement libre. . Près de Brezin , les deux parois de roc vif S'avancent de part et d'autre comme pâlir s'attein5)
Pont,
de Brezn,
dre par leur sommet. Elles forment sur le fleuve par un rocher deux arcades naturelles, séparées d'elles, et vers laissé au milieu que les eaux ont lequel elles s'inclinent. Les habitans , profitant du de peu d'intervalle qui les sépare , ont achevédont rustique , les réunir en ,y jetant un pont les piles , la culée et la plus grande partie des cintres 'sont l'ouvrage de la nature. Le Rhône est réduit à ce débouché étroit et obscur ; encore, dans les basses eaux, n'occupe-t-il qu'une seule des deux arches. dans Ces enfoncemens seraient très-dangereuxpar le les grosses' eaux ; car, entraîné vers eux entre courant, on pourrait se trouver comprirné l'eau et la partie supérieure du rocher. Au-dessous de ce passage , le cours du fleuve devientde plus en plus brisé ; les rochers des bèrds,,prennent plus de hauteur et d'escarpement. espèces dc Les eaux se versent deux fois par des mais- trèsà la vérité , cataractes très-prolongées fougueuses. Le bruit est plus fort , les obstacles deviennent plus multipliés et plus effrayans. -
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