Journal des Mines (1797-98, volume 7) [Image 199]

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378 EXTRAIT DES PRINCIPES DE GÉOLOGIE de magnésie , d'argile , de terre pesante , métalli-

que, ec. ec. , mais qui ne sont, au jugement du é.e" Bertrand, que différentes amalgames naturelles , si intimes , que l'analyse chimique ne peut les détruire entièrement , ni achever de séparer le quartzeux du calcaire. La plus grande partie des animaux , végétaux et terreau sulfureux, ne fut que réduite en charbon et en bitume : ces huiles bitumineuses , coulant en dehors sur d'autres schistes, les infiltrant bien plus facilement qu'aucun autre flux, les ont pénétrés et minéralisés en houille, jusqu'aux plus grandes profondeurs où le bouleversement avait pu les 'rendre perméables. Le différent mélange des flux bitumineux, vitreux et calcaires, a rendu tous les autres schistes plus ou moins ardoisiers, marbreux, argileux, &c. &c. Dans beaucoup d'endroits, cet incendie s'étendit fort avant sous la mer , continuant de dévorer et volatiliser les terres, creusant des cavernes immenses,

qui s'écroulèrent enfin par quelques commotions plus violentes , ce qui ouvrit les abîmes oà la mer est venue s'engloutir , et fournit une nouvelle époque de la retraite des eaux. Il est possible que

dans cette grande commotion, il y ait eu le concours d'un nouveau déplacement de l'axe du globe.

Cette catastrophe a détruit une grande partie des premiers continens , et a donné naissance à de nouveaux. La mer , dans son nouvel établissement , a repris et continué la génération du calcaire, tant sur la base qui en restait vierge , que sur les débris de celui qui venait d'être détruit , dénaturé ou granitifié : c'est par cette cause seulement que , suivant l'auteur, l'on trouve le calcaire natif superposé au

DU c.," *BERTRAND, 379 vitreux. Depuis cette époque, la mer a fait encore deux autres stations , en occupant deux autres bassins , dont le fond et le rivage sont encore marqués

l'un au-dessus de l'autre. Ce n'est pas par une

retraite lente et progressive , mais par deux fuites très-brusques , qu'elle les a quittés pour descendre dans son bassin actuel , où se perpétue la production du calcaire , autant que l'âge et l'épuisement de la nature le permettent.

Outre les formes extérieures et principales de notre globe qui viennent d'être examinées, on doit encore attribuer à la débacle des eaux universelles, une immense quantité de masses et de matières qui n'existaient pas auparavant , ni composées comme elles sont, ni à la place qu'elles occupent. Celles-ci ne sont que des attérissemens faits par la débâcle, qui, perdant ses forces et sa vitesse , ne pouvant plus entraîner jusques dans l'abîme actuel

tout ce qu'elle avait arraché des contrées supérieures , en a déposé une partie en chemin , soit dans les gorges et vallées , soit sur des plaines et même des montagnes qu'elle avait d'abord excavées.

L'auteur appelle ces derniers produits arénacés ou alluvions ; ils sont composés , I .° ou de ce qu'il nomme calcaire natif, , c'est-à- dire , de celui qui

avait conservé son état vierge , ou qui a été

simplement bouleversé par les trembIemens , et même devenu schisteux par infiltration ; 2.° du vitreux , qui est , encore suivant lui , le calcaire natif, mais entièrement dénaturé par le feu , brûlé

réduit à l'état de cendre, puis à celui de toutes les terres plus ou moins quartzeuses, en commençant par le granit., Le calcaire pur a formé les pierres qui lui sont