Journal des Mines (1797-98, volume 7) [Image 201]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

DU C.

3 82

EXTRAIT DES PRINCIPES DE GÉOLOGIE

couper ou se fendre indifféremment dans tous les

-

sens.

Les filons métalliques sont des produits accidentels , d'infiltrations semblables ou différentes qui se sont chimiquement combinées et minéra-

lisées avec la substance même des parois dans des niasses bouleversées ; la plupart ne paraissent à fau-

teur pouvoir être expliqués mieux , ni autrement

que par les terribles coups.de foudre qu'a dû causer

l'électricité sidérale , qui avait une comète pour conducteur.

Les tourbes sont une production particulière,

qu'on trouve non-seulement dans les basses vallées,

qui, étant restées sous l'eau après la débâcle , se sont remplies horizontalement par des végétations tant marécageuses que sous-marines ;. mais encore dans plusieurs bassins très-élevés, où cette végétation n'a pu se faire que sur le talus de quelques rives , ni se continuer que jusqu'au moment de l'évacuation du L'auteur pense avoir posé les bases d'une géologie toute nouvelle , et si extraordinaire , qu'elle ne s'accordera ,presque en rien avec toutes celles qui l'ont précédée. Il assure que l'imagination n'y a aucune part; et que. même , dans les points fondamentaux où elle choque les opinions les plus accréditées , elle n'est fondée que sur une manière plus simple de voir les faits nattfrels ; qu'elle ne pourrait être fausse qu'autant que les faits euxmêmes seraient faux ou mal vus , et que ses sens l'auraient trompé. Cet abrégé présente aussi le plan d'une nouvelle minéralogie , dont la base et la méthode seront

d'une égale simplicité ; puisqu'elle ne reconnaît

n BERTRAND. D qu'une seule terre universelle, qu'elle n'admet que trois agens principaux, par lesquels cette première terre, changeant de nature, de forme ou seulement de place, s'est déguisée ou convertie de manière à former, .avec le temps, toutes les autres espèces de terres ; enfin , puisqu'elle réduit aussi à trois classes' principales toutes les grandes masses qui composent la surface du globe, et que ces classes sont si distinctement caractérisées , qu'il ne peut y avoir ni confusion, ni arbitraire, comme il y en a dans toutes nos classifications actuelles. Voici, en deux mots, le fonds de cette miné... ralogie : sans le feu matériel et les embrâsemens terrestres , il n'y aurait ni masses, ni terres quartzeuses, cornées, micacées, magnésiennes, &c. &c. ; sans les antiques tremblemens de terres , il n'y en aurait aucunes de schisteuses ; sans les êtres orgaD

nisés, il n'y e.n aurait point de siliceuses, sulfureuses

ni bitumineuses ; sans les débâcles de la mer et autres torrens , il n'y en aurait pas d'arénacées; sans les vents , les incendies , il n'y en aurait pas de jetisses : donc , sans tous ces phénomènes ou incidens , il n'y aurait que la seule terre native ou marine.

L'auteur prétend que s'il s'est toujours asà une marche synthétique , vulgaire et

treint

peut-être triviale, c'est que dans les élémens d'une science expérimentale et toute neuve , il ne faut employer que les objets sensibles , le langage et les notions les plus simples ; que malgré cela il offre aux spéculations de l'analyste un nouveau champ , qui est plus vaste et bien mieux préparé que celui sur lequel il travaillait ; car, excepté les causes premières et sur - lunaires , qui ne pouvaient être démontrées qu'hypothétiquement , et