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RAP-PORT DES' VOYAGES
tous les courans de lave qui s'étaient précipités
dans les flots, avaient reçu cette configuration dans / la partie submergée, et seulement un pied ou deux au-dessus ; que la régularité des prismes était d'autant plus grandes et qu'eux-Mêmes étaient d'autant plus minces, qu'ils plongeaient plus profondément; que plusieurs prismes d'un petit diamètre , dans le fond de l'eau , se réunissaient souvent pour en
former de plus gros en approchant de la surface de la mer ; et qu'enfin toute la partie du courait qui était restée supérieure au niveau de. .la mer, n'était plus divisée que par des fentes irrégulières qui allaient dans tvutes les directions. J'avais remarqué ensuite dans d'autres volcans, que les laves qui,-avaient rempli des fentes , y avaient
aussi acquis la même forme prismatique, .quoiqu'elles n'eussent pas éprouvé le contact de l'eau. J'avais cité, éntr'autres , lés petits prismes de l'île Ponce, entassés horizontalement comme les bûches
de bois dans un chantier, et représentant les murs de fabrique ancienne, dits opera reticulata,Uorsqu'un des côtés de leur encaissement étant détruit, ils restaient à découvert, et j'en avais conclu que les parois de la fente avaient produit le même. effet 'que , dans le premier cas , j'attribuais à la mer eu: servant de conducteur mi calorique, et en soustrayant presque subitement à la lave celui qui servait à sa fluidité. Dans les .départemens du Puy-de-Dôme, du Cantal et de la Haute-Loire , cette explication reçoit à chaque pas sa confirmation. Les laves qui ont Une certaine épaisseur et qui reposent immédiatement sur le granit, sont devenues prismatiques, et les prismes. ont une hauteur depuis quatre pieds
jusqu'à vingt oti trente en s'élevant depuis le sol;
DU -C.e. DOLOMIEU, EN L'AN
ET L'AN 6. . 4 t 9
et la partie supérieure de ces courans , quoique formée de lave également compacte et de même nature, n'offre plus que des blocs irrégulieis. Je
pourrais citer mille exemples de ce fait ; mais je me bornerai à indiquer la belle colonnade qui sert de soubassement au plateau sur lequel est bâtie la ville de Saint-Flour ; et cette colonnade pose sure granit qui forme le pied et le noyau de la montagne. Ce retrait régulier a eu lieu également aux extrémités et aux flancs des courans qui , s'étendant sur un sol qui n'était pas propre à les dépouiller promptement de leur calorique, venaient s'appuyer accidentellement contre les escarpemens de granit qui encaissent quelques vallées. La lave de la vallée du Pont-du-Château en est un bel exemple ; elle n'est configurée en prisme que dans ces seules circonstances. J'ai vu, dans la vallée du Mont-d'Or, des laves qui occupent des fentes à la manière des filons, et
elles y sont, comme aux îles Ponces, configurées en petits prismes couchés horizontalement ; entre autres, il est un de ces filons de lave très-remarquable auprès du village de Genestron , à une demi-lieue des bains du Mont-d'Or. Il a été mis à découvert par une coupure faite dans la montagne
pour la confection de la nouvelle grande route
qui va à Limoges. Ce filon, qui a quatre pieds de largeur, est presque vertical, et court du nord au suc! ; il .est encaissé dans un tuf volcanique gris et compacte. La lave de la nature du trapp qui la constitue est noire , très-compacte et très-dure ; sa cassure est silicee, et elle contient des cristaux de piroxène. Les deux portions du filon qui touchent les deux pontes ou parois de la fente, sont divisées en gros prismes couchés horizontalement lesquels