Journal des Mines (1797-98, volume 8) [Image 74]

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DÉPARTEMENT 624 Mezin , et qui appartient au même groupe de mon-

tagnes ;. elle a déjà 25 à 30 kilomètres de cours lorsqu'elle entre dans le département de la Haute. Loire. Cette partie supérieure du lit de la Loire, de l'Allier et des rivières qui s'y jettent, offre une particularité remarquable , fort bien décrite dans une lettre que le C." Faujas a insérée dans son bel ouvrage sur les volcans du Vivarais. Leurs eaux coulent dans des tranchées étroites que sans doute elles se sont creusées elles-mêmes à travers les plus durs rochers, et qui forment des gorges ou abymes

dont l'oeil craint de sonder la profondeur. Les bords de ces tranchées taillées à pic sur une hauteur de 200 ,mètres et plus, semblent des murailles de roc vif et uni. Le voyageur qui s'engage dans ces solitudes effrayantes, n'y rencontre le plus souvent aucun humain ; il n'entend que le croassement des corneilles, le cri perçant des oiseaux de

proie , ou le bruit des eaux qui se brisent avec violence contre des quartiers de rochers ( ). Combien cette peinture contraste avec les bords rians

que ces mêmes eaux arrosent dans les départemens du- Loiret, d'Indre et Loire, et de Maine et Loire. Il y a cette différence essentielle entre le cours

des rivières qui descendent des montagnes du département de l'Ardêche , du côté du sud-est ) D'autres parties du département de l'Ardèche offrent aussi de ces sublimes horreurs. La Borne , rivière qui verse ses eaux (

par le Chassezac dans l'Ardèche , s'engouffre de même entre 'des montagnes escepées dont l'aspect est des plus pittoresques. On cite aussi le précipice du bout du monde, près de l'abbaye des Chambons , et la superbe cascade dite la Gueule d'enfer. qui existe près de Theuits et dont le C.c. Faltjas donné une vue dans ses Recherches sur les volcans du Vivarais, p,

DE L'ARDÉCnE. 61 pour verser leurs eaux dans le Rhône, et Je cours de celles qui descendent des mêmes montagnes au nord-ouest et qui versent leurs eaux dans la Loire, que les premières n'ont que z 2 ou i 5 myriamètres à parcourir pour parvenir à la Méditerranée, tandis que les autres ne parviennent à l'Océan qu'après avoir arrosé 8o à 90 myriamètres de payg. Cette seule circonstance peut faire juger que l'inclinaison des. montagnes est beaucoup plus rapide dans la première de ces directions que dans la seconde, et cette disposition du terrain est commune à fa chaîne entière des Cevennes. On observe en plusieurs endroits du département des points de partage d'où les eaux coulent vers la Méditerranée et Vers l'Océan. Il y en a un très - remarquable au hameau de PucifaI dans la forêt de Bauzon, sur la route de Montpezat à Usclade.

Il y a dans les montagnes quelques lacs étangs ; le plus considérable est le lac d'Issarlès

situé dans la partie occidentale et volcanique du département , à peu de distance de la Loire, audessus du pic volcanique de Cherchemus. Il y a aussi celui de Feraud, qui donne naissance au ruisseau de Pourceille au-dessus de Montpezat, et celui d'Arconne. Il ne faut point chercher de canaux navigables dans ce pays , dont la plupart des rivières méritemieux le nom de torrents. raient mieux Mais parmi les ouvrages d'arts servant à faciliter les communications et le commerce, il convient de citer la magnifique route ouverte à travers des montagnes , les unes volcaniques , les autres de granit , pour communiquer de la partie orientale du département à la partie occidentale. , et

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