Journal des Mines (1797-98, volume 8) [Image 73]

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DÉPARTEMENT

comme le prolongement et l'extrémité orientale. Dans la partie où elle coupe la direction de la chaîne.

granitique, entre les Boutieres et le Tanargue , elle porte par excellence le nom de Montagnes ( lieu principal, Pradelle, département de la Haute-Loire ), et ce nom lui est dû en effet, puisque c'est là que se trouve le mont Mezin , montagne d'origine vol-canique , dont la cime s'élève au-dessus de toutes

les autres du département ( 1). En tirant vers le sud-est , la bande volcanique atteint le calcaire là elle forme cette haute plaine nommée le Coyron , dont le bourg de Mirabel peut être regardé comme

le chef-lieu. Enfin, elle vient expirer au bord du

Rivières et lacs,

Rhône, où l'on trouve presque vis-à-vis et à quatre kilomètres de Montelimart, les buttes basaltiques de Rochemaure. Entre les rivières -du département de l'Ardèche, le Rhône tient incontestablement le premier rang; mais ce fleuve imposant lui est commune avec le

département de la Drôme dont il le sépare. L'Ardèche est la plus considérable des rivières gui appartiennent proprement au pays que nous décrivons : de-là vient qu'on a jugé convenable de donner son nom au département. Elle prend sa source au suc (2) de Bauzon , qui fait partie de (i ) Je ne connais pas de mesure exacte de la hauteur de cette montagne. Le C.en l'aillas l'évalue à 800 mètres au-dessus de la mer : Recherches sur les volcans éteints du livarots ,p. 6 r ; le C.en Adanson , d'après des observations barométriques citées par le C.e. Soulavie , la jugeait dc 2000 mètres environ ( 1027 Hist. nat. de la I;rance méridionale, tome Ill , p. 66. . toises

(z) Ce nom de suc, ou sus, est celui qu'on donne , dans ce au contraire , celui de rus ou rues. pays , aux cimes des montagnes ; les vallons portent

623 DE L'ARDÈCHE: la haute-montagne, bientôt elle est grossie d'un grand nombre de ruisseaux remarquables par les belles cascades qu'ils forment ; elle quitte le terrain volca.

nique du côté d'Aubenas pour entrer dans le calcaire , reçoit par l'Auzon et l'Abie les eaux qui coulent du Coyron au sud , par la Beaune et le

Chassezac , celles du Tanargues ; devient navigable à Salavas , passe à Saint- -Martin d'Arc sous un pont naturel qu'elle semble avoir creusé elle-même

à travers une montagne de marbre, et se jette à 24 kilomètres plus bas dans le Rhône , un peu au-

dessus du pont Saint-Esprit , par une large em-

bouchure. Le cours des autres rivières qui coulent toutes à-peu-près parallèlement de l'ouest à l'est , de la chaîne des montagnes où elles prennent leur source jusqu'au Rhône, est si borné , que nous nous, dispenserons de les nommer. Nous terminerions même ici ce que nous avions

dire des eaux qui arrosent ce département , Si dans sa circonscription , la nature seule avait été consultée. En effet, ses limites naturelles sont évidemment la chaîne qui va du mont Pilat à la montagne de la Lozère ; ce qui est à l'ouest de cette démarcation naturelle , devrait appartenir aux dé-, partemens qui l'avoisinent de ce côté. On a mieux' aimé, dans la division de la France , suivre les anciens erremens ; il en est résulté que quelques cantons compris dans le département de l'Ardèche sont arrosés par la Loire , baignés par l'Allier

et versent leurs eaux dans l'Océan par l'une ou l'autre de ces deux rivières.

La Loire y prend sa source au Gerbier des Joncs, montagne volcanique presque égaie au mont