Journal des Mines (1800-01, volume 10) [Image 70]

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"SUR L'ESPÈCE MINÉRALOGIQUE;

altérer la constitution des unes et des autres et que par conséquent il n'y avait point de différence essentielle entre les plus grosses masses de ces minéraux et leurs moindres molécules ; une autre conséquence immédiate de cette observation, fut que les proportions relatives des substances constituantes, dans les espèces coinposées, ne sont point un effet de la casualité , mais qu'elles doivent être déterminées par les lois qui établissent l'équilibre dans toutes les autres combinaisons chimiques, et qu'on peut appliquer à tous les minéraux essentiellement composés les principales notions que nous avons acquises sur les règles que la nature s'impose, lorsqu'elle travaille à la création des espèces diverses dans la classe des minéraux nommés sels. C'est donc en nous permettant de remonter jusqu'à l'origine de l'espèce minéralogique, et en nous faisant connaître comment elle est constituée , et comment elle a dû se composer, que la chimie nous a indiqué où elle existe réellement, et comment elle peut se diversifier. ( c ) En résultat de toutes les recherches qui ont été faites sur la constitution des minéraux, et dont il'serait inutile de suivre plus particulièrement le cours ; par suite de toutes les réflexions qu'elles fout naître et de toutes les conséquences de l'analogie la phis exacte, je crois pouvoir dire que l'espèce minéralogique dépend uniquement de la constitution de la molécule intégrante ; que c'est de la diversité de nature dans les molécules intégrantes dites simples, pour être indécomposables, comme c'est de la diversité des substances constituantes combinées dans les molécules intégrantes composées que dérivent

SUR L'ESPÈCE MINÉRALOGIQUE.

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toutes les espèces minéralogiques ; ou même,

pour rendre cette idée plus concise, je dirai simplement que les molécules intégrantes sont elles-

mêmes les espèces minéralogiques, puisque c'est de leur constitution particulière que ré-

sulte l'espèce, et que l'aggrégation et la désaggrégation ne peut pas changer leur nature ; que partout où se trouve une molécule intégrante quelconque , l'espèce minéralogique existe dans toute sa plénitude, parce que cette existence est absolument indépendante du volume des masses,

et que son institution ne saurait exiger le rassemblement d'aucun nombre déterminé de ces molécules ; que tout ce qui est étranger à la molécule intégrante est étranger à l'espèce; que tout ce qui lui est superflu, pour n'être pas essentiel à sa composition, est superflu à l'espèce et que l'espèce n'est parfaite que lorsque la molécule intégrante simple est réduite à la plus extrême pureté, et lorsque la molécule composée ne contient rien qui ne soit absolument nécessaire au plus exact équilibre entre toutes les substances essentielles à sa composition.

(d) De ce principe, dont les conséquences

influent sur toutes les parties de la minéralogie, j'en déduirai d'abord qu'il ne peut y avoir d'es-

pèce différente, qu'autant qu'il y a de constitutions diverses parmi les molécules intégrantes; je dirai ensuite que des molécules de diverse nature rassemblées casuellement quelle que soit l'adhérence contractée entre elles, lors-.

qu'elle n'est pas l'effet de la combinaison ne peuvent point instituer des espèces parti-

culières, à raison de leur association, et qu'elles xessemblent à cet égard à un mélange de grains ,Qq, 4