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SUR L'ESPÉCE MINÉRALOGIQUË.
SUR L'ESPiCE 1\IINRALOGIQITt.
concerne l'espèce minéralogique, tout ce qui sert à la distinguer , tout ce qui assure son existence , dérive de ces deux sources , fbrme déterminée dans la molécule intégrante, et constitution préfixe. (i) La molécule intégrante de chaque espèce ayant, comme nous l'avons dit, une constitution particulière qui lui assigne mie forme invariable , et devant toutes ses propriétés à l'une trouve avoir des et à l'autre ; chaque espèce sefranchir sans ceslimites fixes qu'elle ne peut
se simplifier, qu'une autre peut échanger quelques-uns de ses principes constituans ; ainsi les métaux s'oxiden.t naturellement, les sulfures se décomposent, la pierre calcaire, placée 'à côté d'un sulfate de fer, se change en gypse : mais toutes ces transmutations ne sont pas .des passages, ce sont des changemens absolus, et on se méprend communément en voyant la marche lente de ces mutations dans une muasse, et en considérant cette opération progressive comme
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ser d'être, sans perdre son existence, pour en prendre aussitôt une autre qui a d'autres rapports et d'autres propriétés. Il n'y a donc point de nuances imperceptibles, de gradations insensibles qui servent à les unir entre elles; les
barrières qui séparent les espèces, en apparence les plus voisines, exigent un espèce de saut pour
aller de l'une à l'autre. Ainsi, par exemple, quoique la mine de fer, dite noire, aye les
mêmes principes constituans que la mine de fer de l'île d'Elbe, et quoique ce ne soit que dans les proportions de l'oxigène qu'elles diffèrent, comme ces proportions leur ont été assignées par des points de saturation convenables aux circonstances de leur formation, elles suffisent pour garantir à chacune d'elles une existence
absolument distincte et indépendante , pour leur assurer des formes et des propriétés parti-
culières qui élèvent entre elles une barrière aussi forte que si leurs molécules renfermaient des principes constituans entièrement dissemblables.
(k) Sans doute qu'une molécule simple peut se composer, qu'une molécule composée peut
un passage d'une espèce dans une autre. Ces
progrès graduels ne sont relatifs qu'à la masse, mais non à l'espèce ; la molécule intégrante change de nature aussitôt queles .circonstances changent les tendances et mettent en jeu d'autres affinités ; l'espèce s'anéantit subitement, une autre espèce apparaît au même instant ; mais cette transmutation de l'espèce, qui arrive dans une molécule, ne décide point du sort de la molécule voisine, il faut que celle-ci éprouve une opération semblable pour s'assimiler de nouveau avec la première : ce changement de nature est donc bien réellement progressif, eu égard à la totalité /des molécules dont la masse est formée , quoiqu'il soit instantané relativement à l'espèce; et aussi long-tems qu'il n'est pas complet la masse ne présente pas un être intermédiaire entre les deux espèces, mais une réunion des deux espèces aussi distinctes entre elles que si elles se trouvaient séparées par les plus grandes distances. Que doit-on donc penser de cette prétendue chaîne qui réunit tous les êtres de la nature, qui passe des minéraux
aux végétaux, de ceux-ci aux animaux pour S'élever je ne sais où, puisqu'il est bien prouvé