Journal des Mines (1800-01, volume 10) [Image 78]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

621

SUR L'ESPÈCE MINRALOGIQU.

SUR L'ESPÉCE MINRALOGIQUE.

soustraction dans ce genre ne peut se faire sans opérer la destruction de l'espèce en même tems que la déformation de la molécule. Ces deux résultats si différens distinguent la dépuration dé

par cette voie rectifier les d.écisions du chimiste, qui les assimilerait aux substances constituantes pour les avoir trouvé associées dans une même masse.'

620

'

(k) La moindre addition que la combinaison- ajoute à une substance simple., comme à une composition déjà existante, change aussitôt quelques-unes de ses propriétés essentielles ,

et quelquefois les subvertit entièrement, de sorte qu'il ne peut se trouver aucun rapport entre le nouvel être et le précédent. Rien par

exemple n'est plus dissemblable que le métal natif et le même métal oxid.é', quoique toute la

différence de leur constitution ne provienne

que d'une substance invisible et impalpable que la combinaison lui a a.dj oint ; et comme une seule propriété particulière et intrinsèque suffit pour autoriser la création d'une espèce nouvelle parmi celles qui présentent entre elles les .plus nombreux rapports, il suffit également de la moindre

mutation dans l'état de la combinaison pour exiger une semblable institution, parce qu'au-

cun changement essentiel ne peut arriver dans une composition sans s'annoncer par quelques nouveaux caractères ; c'est en quoi toutes les. substances superflues à la constitution de la molécule diffèrent dans le rôle qu'elles jouent, de

celles qui sont admises dans la combinaison,

car la présence ou l'absence de celle-là ne change

rien aux propriétés essentielles, elles peuvent au plus influer sur quelques caractères perturbables ; et c'est en observant leur inertie qiie le minéralogiste reconnaît l'inutilité du rôle qu'elles jouent dans l'espèce, et qu'il peut souvent

(l) L'eau entre aussi comme principe prochain dans la composition de beaucoup d'espèces; elle y intervient comme substance constituante essentielle, et non point comme une ad-

jonction indifférente à la nature intime de la

molécule, ou. comme circonstance accessoire, ainsi que le ferait supposer le nom d'eau de cristallisation qu'on lui donne trop souvent. Sans doute l'eau est nécessaire pour faire Cristalliser. (indépendamment du rôle qu'elle joue comme véhicule) mais elle ne remplit cette indication que parce qu'elle complète la composition de la molécule intégrante, que parce qu'elle contribue

à lui assigner une forme déterminée sans la-

quelle l'ap.-,9,-régation régulière n'est pas possible.

Je parle de celle qui existe non pas entre les molécules qui se réunissent, mais dans l'intérieur de chacune d'elles : aussi cette eau de composition ne se sépare-t-elle pas de l'espèce lorsqu'on détruit son aggrégation, mais lorsqu'on emploie

envers elle un moyen chimique, une affinité

supérieure à celle qui la tient enchaînée ; le calorique l'enlève au gypse de la même manière qu'il enlève le soufre aux pyrites, et l'espèce, est aussi bien décomposée, après la soustraction de l'un de ces principes que de l'autre. L'alun dit calciné n'est plus le même être que l'alun naturel, quoiqu'il ait la faculté de se rétablir trèsaisément en reprenant ce principe. La chaux a également besoin de se saturer d'eau que d'acide carbonique pour recomposer l'espèce cal-

r4