Journal des Mines (1800-01, volume 10) [Image 252]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

EMPLOI DU SABLE DE MONTROUGE

946

de sable de Romilly. de, ciment de briques .de 2 Bourgogne. La deuxième diffère seulement de la première

en ce qu'elle contient six parties de ciment au lieu de deux, ensorte que sur 25 parties elle est composée de : 8 de charbon en poudre. de sable de Romilly. de ciment. L'une a résisté pendant deux mois, et aurait pu durer beaucoup plus long- tems encore, si la filtration de la matière d'un des fours voisins n'eût pas contraint de refaire en entier l'âtre des deux fours ; et l'autre, après avoir été-détachée par morceaux, joignait à une contexture solide et poreuse, l'apparence d'une extrême dureté. Les entrepreneurs ont senti combien il leur importait de construire des soles capables d'offrir une grande résistance à l'action du feu, et ils se sont livrés avec ardeur à des recherches qui pouvaientles conduire à un résultat si précieux. Les uns ont essayé de fàire une voûte en briques, placées de champs, en ayant soin de les choisir d'une nature réfractaire et de les lier ensemble par un coulis formé de ciment et de terre cuite appropriée à cet usage ; d'autres ont substitué à la brique un grès plus ou moins poreux et ils ont remarqué que le grès le plus dur est celui qui offre le moins de résistance (I) ; et en 6

(i) Le grès micacé est sans contredit préférable à tous autres , eu égard à sa qualité réfractaire ; mais parmi ceuxhi même il faut choisir ceux dont la coupe verticale ne présente aucune veine ni scissure. En général, plus un grès est poux, et meilleur il est pour la composition des âtres.

DANS LA PldPARATION DES ATRES.

.947

effet il est extrêmement rare de rencontrer dans cette pierre une pâte uniforme , et toujours elle éclate dans les endroits oû-la couche change de nature. Il faut sur-tout avoir PattentiOn , lorsqu'on emploie ce grès à la préparation des âtres, de disposer les j oints à recouvrement, autrement

le métal s'introduit à travers, et le fourneau se dégrade. Une autre considération, non moins essentielle, est relative à la, composition du grès ; c'est ainsi qu'on a observé que celui de Fontainebleau qui est d'une nature calcaire, s'use sensiblement au {u, en sorte qu'après un court espace de teins la hauteur de la voûte, au-dessus de l'âtre, est de beaucoup augmentée ; la superficie se détruit aussi inégalement, selon les degrés de chaleur qui vont en diminuant, en allant de l'autel ou du pont vers le milieu et jusqu'au bec du' fourneau ; de là suit le dérangement dans la pente de. la sole et dans les autres proportions, ce qui occasionne bientôt la suspension du travail et des frais considérables pour refaire un nouvel âtre. 'Après avoir essayé infructueusement des soles

en briques ou en grès ('ï), quelques entrepre-

neurs se sont hasardés à employer, pour le

même objet, une composition de terre réfractaire qui, après, avoir été cuite et tamisée, était

(i) Je ne connais qu'une seule fonderie à Strasbourg où le grès ait réussi dans la composition des âtres , mais, aussi ce grès était d'un grain uniforme et d'une nature très-poreuse, et il ressemblait moins à une pierre qu'à un amas de sable dont les parties n'étaient que faiblement adhérentes les unes aux autres ; néanmoins-il acquérait, par l'action du feu, une consistance et une dureté qui le faisaient résister , malgré un travail soutenu de quatre à cinq mois.

Âtre fait

avec du sable rouge de Montrouge, auquel on ajoute éga..