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EXPRIENCES FAITES EN GRAND
de chaleur convenable, on conduisait l'air par un tuyau vertical de -plusieurs aunes (I.) de long,
dont l'ouverture inférieure était au-dessus d'un courant d'eau, et qui menait par conséquent, avec rapidité , un air frais et condensé à la. chauffe. Le combustible était du bois. Le sol du fourneau présentait un enfonçement ovale, recouvert de brasqu.e pesante ; il pouvait contenir de trois à quatre quintaux de fente. La flamme, qui traversait le fourneau avec rapidité , s'échappait ensuite par une cheminée de huit aunes de hauteur. Le fourneau avait
une ouverture que l'on fermait à volonté à
l'aide d'une porte de fer. Il y en avait une autre au-dessus de la chauffe : elle avait quel-
ques pouces en carré , et servait à introduire la buse d'un soufflet ou le col d'une
cornue. Dans l'usage que nous fîmes de ce fourneau, j'eus occasion de remarquer très-distinctement qu'il se trouve toujours, dans la flamme d'un fourneau à réverbère fermé, une multitude de particules oxydées de carbone , qui lui com-
muniquent la propriété de reduire ( désoxyder ) ; j'avais déjà manifesté cette opinion, au sujet d'un mémoire de M. Dacamera. Dans quelques-uns des essais , nous nous servîmes de bois de pin (kiefer), et nous observâmes que la fumée qui sortait était noire et épaisse, et cela, d'autant plus qu'on avait employé du bois plus nouveau. Mais sitôt que l'on faisait (i) L'aune de Saxe = 1?
P.
o,5664 mètres.
295 Stli DE LA FONTE, etc. usage du soufflet ou de l'éolipile , la flamme paraissait claire ; parce qu'alors l'oxygène, que portaient le vent ou les vapeurs , oxydait le car-
bone qui -était dans la flamme et produisait ainsi une plus grande chaleur.
Premier Essai avec le simple feu da fourneau. Le fourneau étant chauffé depuis quelques heures, et le feu étant très-violent, on puisa
dans le creuset du haut fourneau environ trois quintaux de fonte, que l'on versa dans le four T'eau à réverbère. Cette fonte (lorsqu'elle était figée) était grise et à grain fin. Au bout d'une heure, il parut sur la superficie de la fonte une Scorie écumeuse, qui, à en juger par les apparences, consistait principalement en carbure
de fer. Nous essayâmes de l'enlever ; mais comme nous emportions en même -tems de la
fonte qui y adhérait, nous discontinuâmes.
Bientôt après, le fourneau étant fermé ,nous en-
tendîmes un bouillonnement continuel, semblable à celui que fait entendre une matière visqueuse, lorsqu'elle bout dans des vaisseaux
clos. En ouvrant le fourneau, on vit effectivement que toute la matière bouillonnait, et qu'il s'y élevait continuellement des bulles
qui venaient crever à la surface avec une belle flamme bleuâtre ; ces jets de flamme avaient la couleur que présente le gaz hydrogène carburé
( pesant ). Le bouillonnement continua tant qu'on entretint le feu ; il se forma en même-