Journal des Mines (1804-05, volume 17) [Image 185]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

346

POTAMOGRAPHIE

I. Bassin de la Durance. La Durance prend sa source au mont Genèvre , et après un cours de 36 myriamètres , elle va se jeter dans le Rhône. Sa vallée reçoit les

eaux d'un, grand nombre de ruisseaux ou de

torrens , dont quelques-uns même sont souvent nommés pour ses sources sur les anciennes car-

tes. Les montagnes qui bordent son bassin de droite et de gauche , varient dans leur nature; les unes sont de formation primordiale, et les autres de formation secondaire : nous aurons

lieu d'en parler en décrivant les vallées de

chacun des ruisseaux ou torrens qui, viennent.

réunir leurs eaux à celles de la Durance, et qui apportent en même-tems dans son bassin. des dépôts de limons, de sable, de galet , et quelquefois de roches. La nature des dépôts

charriés par ces divers ruisseaux-, varie beaucoup, et forme une grande variété dans le sol de la vallée de la Durance, comme on le verra plus bas.

10. La Durance proprement dite. Sous ce nom je comprends le ruisseau qui prend ses sources au pied de la montagne de Jonan , sur le col du mont Genèvre ; une autre branche, descend. de la chaîne de Goudran , près du col de ce nom. Ces montagnes sont primitives, très,

escarpées ; leur base est recouverte par des masses de calcaire compacte. Les eaux de la Durance ont entraîné avec elles le détritus de

ces montagnes, et on trouve sur le col du mont Genèvre , et en descendant , vers le village de la Vachette , des terrains entièrement formés deS attérissemens qu'elles ont déposés.; ce sont des

DU 17)PARTEMENT DES HAUTES-ALPES etc. 347

sables micacés, mélangés de blocs de granite, de porphyre , de variolite, de traps , de roches de Diallage, de mica, et de gal ts calcaires plus ou moins argileux qui , décomposés, fournissent une terre maigre , légère , sableuse , en. partie arp.-,ilo-calcaire et d'un faible rapport. C'est au hameau des Aberte que la Durance reçoit le

-premier ruisseau ; c'est aussi là que je termine le cours de la Durance proprement dite. Dans la partie supérieure de ce faible ruisseau , on

trouve quelques parties assez bien cultivées, quoique dans un pays froid , mais qui doivent leur fertilité aux détritus de substances végétales qui -y furent déposés, avant que la sortie des eaux de la Durance se ett faite, lorsqu'elles étaient retenues au pied du Jouan et qu'elles y formaient mi lac. On trouve inênie encore dans quelques parties , une couche de tourbe formée de plantes aquatiques, et de feuilles de melke 'et de pins qui couvraient autrefois les pentes. des montagnes. Ce dépôt tourbeux est marécageux dans quelques parties, mais dans d'autres endroits retournés par la charrue et mêlé avec les attérissemens de la Durance , il forme une terre assez fertile et bien cultivée. A la descente du col , ces parties végétales, trop légères , ont été entraînées par les eaux pluviales ou les fontes de neige, et on ne trouve, comme je l'ai dit ci-dessus, qu'une terre sableuse maigre et mélangée de galets primitifs ou argiloCalcaires , plus ou moins décomposés. Je parlerai de la nature des terres de tout le cours de la Durance , après avoir examiné ;les divers ruisseaux qui -y ,aeue43..t. , sur, l'une ou l'autre rive.

Z4