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ESQUISSE GÉOLOGIQUE
antérieurs au Trias et le Trias lui-même, a permis aux formations jurassique et tertiaire de se déposer dans l'espace compris entre Landete, Hinarejos et Garaballa. Un instant interrompu, le ridement se manifeste de nouveau, avec autant d'amplitude que de netteté, dans le pro-
longement exact de la Muela, à quelques kilomètres au sud-est de ce dernier village. On voit, en effet, tout à coup surgir au milieu de la plaine tertiaire la masse imposante et pittoresque de Ranera , dont le sommet, élevé d'environ 1.4 oo Mètres au-dessus du niveau de la mer, est visible de
la plupart des points de la Serrania. La figure 2, Pl. IX, représente la coupe du massif de limera, suivant une ligne normale au sens du soulèvement, dont la disposition est un peu plus compliquée que dans les environs de la Cabeza. On y remarque deux grands plateaux principalement composés de grès vosgien, et séparés par une profonde échancrure, au fond de laquelle pointent le terrain de transition et les poudingues du grès rouge, découpés de la manière la plus pittoresque. Celui du nord plonge fortement dans la direction du nord-est et près du village de Talaguelas, qui est bâti de ce côté à ses pieds ; les calcaires jurassiques viennent, en couches ondulées, s'appuyer sur les assises fortement redressées du grès des Vosges. Celui du sud, beaucoup plus en saillie que le premier, constitue le pic de Raflera proprement dit. Le système gréseux du terrain vosgien atteint dans cette montagne une grande puissance ; il s'élève jusqu'à son sommet, formant dans la hauteur une muraille presque verticale, qui en rend l'accès tout à fait impraticable du côté du nord. L'étage calcaire et dolomitique y est également très-développé ; il commence à se montrer un peu en arrière du point culminant, en recouvrement sur le premier et plongeant comme lui vers le sud-ouest ; il est singulièrement rocheux et presque complètement dépourvu de végétation. A moitié -chemin de la cime de Ranera Aliaguilla, après une descente que ces roches vives rendent
DE LA SERRANIA DE CUENCA ( ESPAGNE).
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très-pénible, on voit tout-à-coup reparaître sur une grande hauteur les grès qui forment la base du terrain vosgien, et ce n'est qu'un peu avant d'arriver au village, c'est-à-dire,
à une distance de 5 kilomètres du pic, que les dolomies qui leur sont superposées disparaissent définitivement sous les premières assises du muschelkalk, consistant en glaises bigarrées, gypseuses. Cette récurrence de toute la formation vosgienne, due à
une grande faille, est ce qui distingue le relèvement des assises permiennes et triasiques dans les environs de Ranera. Elle a pour effet de prolonger considérablement, vers le sud-ouest, le massif montagneux qui, sous le nom de Sierra de Mira, forme dans cette direction une sorte d'appendice au soulèvement principal. La Sierra de Mira toutefois a peu de largeur, et. à une petite distance à l'ést du pic, ce soulèvement. reprend sa dispositiôh primitive extrêmement simple. Il est accusé dans cette partie de la Serrania par une double rangée de croupes gréseuses, de forme pyramidale, alignées suivant la direction prolongée de la Muela, présentant des pentes ardues dans les revers qui se font face ; terminées au contraire dans le sens opposé par de grands plateaux dont l'inclinaison, relativement plus faible, coïncide avec celle des
couches. Ces croupes, en saillie à la surface de la plaine basse d'Aliaguilla, s'en détachent encore par leur couleur d'un rouge sombre, qui tranche fortement sur la nuance grisâtre des calcaires jurassiques de la plaine. Près de Sinarcas et de Benagérer, elles pénètrent dans le royaume de Valence et elles s'avancent au moins jusqu'à Chelva. En tant à cette localité le soulèvement qui a redressé les assises permiennes et triasiques suivant la direction E. 51°S. , O. Si" N., on voit qu'il embrasse une étendue d'environ, 6o kilomètres. C'est certainement par l'espace qu'il occupe, aussi bien que par l'amplitude des ridements auxquels il donne lieu, l'accident de beaucoup le plus considérable de la contrée.