Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 238]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

ESQUISSE G ÉOLOGI QUE 446 tiaire. Il consiste là en une masse puissante de sable quartzeux, assez grossier, coloré en ronge par de l'oxyde de fer, laquelle est surmontée de quelques assises de calcaire marneux gris ou gris rosé. Vers le haut, le sable est agglutiné, d'une manière irrégulière, par un ciment calcaire, et il passe à des grès dont les bancs épais, mais peu suivis et d'apparence rognoneuse, sont exploités un peu au-dessous du plateau. Indépendamment de ces bancs, on trouve, à différents

niveaux, des grenailles de diverses grosseurs qui proviennent de l'infiltration du ciment dans la masse sableuse. La coupe de la vallée du Jucar fait assez bien connaître la composition du terrain tertiaire lacustre de la Nouvelle-Castille. C'est un dépôt extrêmement puissant, formé, pour laplus

grande partie, de matériaux détritiques, coloré le plus souvent en rouge intense et couronné par un étage calcaire.. A sa base, on observe, d'une manière constante, des poudingues dont les éléments toujours très-volumineux sont empruntés aux formations sous-jacentes les plus voisines. On rencontre aussi très-fréquemment, dans l'étage arénacé brique, recueilli près de Castillejo de Yniesta, le long de la route de

Madrid à Valence par Cuenca ; le n° u à une terre végétale bien agrégée, d'un rouge foncé, du plateau de Ilubiellos, localité située près du Jucar, dans la région qui fait suite à la Serrania vers le Midi Petits graviers et grains de quartz translucide restés sur le tamis. Sable quartzeux, lin Argile renfermant une petite proportion de sable lin. . Oxyde de fer en fragments restés sous le tamis. Carbonate de chaux associé au sable en particules ténues avec l'argile. Carbonate d., magnésie Eau et matières organiques Totaux

N. 2. 11,80 6,54 51,02 13,40 15,59 27,57 1,35 3,30 3,00 2,21 3,70 5,31 1,23 24,50 0,40 traces très-sensibles. 12,31 13,47 tN° 1.

100,00

100,50

Ces terres sont remarquables en ce que, malgré leur coloration en rouge vif, elles ne renferment qu'une proportion assez faible d'oxyde de fer.

DE LA SERRANIA DE CUENCA (ESPAGNE).

447

des agrégats calcaires irréguliers qui donnent à cette partie de la formation un aspect scoriacé ; c'est un de ses traits les plus caractéristiques. De Villalgordo , en se dirigeant vers le nord, on arrive sur les bords du Gabriel sans quitter la formation tertiaire qui, à Enguidanos , couronne, comme nous l'avons vu, les hauteurs, en reposant à stratification discordante sur les

assises fortement relevées du keuper. Près de ce point, elle pénètre dans la vallée de Mira et peu étendue à Garaballa aux pieds du pic de Ranera ; elle s'épate tout à coup

à la hauteur de Landete pour constituer la plaine de ce hom ; on la retrouve enfin dans la partie tout à fait septentrionale de la Serrania sous forme de petits îlots à la surface des marnes irisées qui constituent le sol des environs de Moya. Dans ce parcours, qui embrasse une étendue de près de cent cinquante kilomètres, on observe peu de différences dans la composition du. dépôt tertiaire ; la plus saillante consiste en ce que les poudingues placés à la base du système qui, dans le voisinage des terrains triasique, jurassique et crétacé, sont principalement composés d'éléments calcaires, ne contiennent plus sous Garaballa que d'énormes galets de grès rouge provenant de la formation permienne de Ranera.

Les allures du dépôt sont du reste constantes ; les assises

sont horizontales ou elles ne donnent lieu qu'à des ondulations insignifiantes, circonstance bien mise en évidence par les parties solidifiées, lesquelles se détachent sous forme de cordon en relief à la surface de la masse sableuse.

Les corps organisés fossiles sont extrêmement rares dans les assises tertiaires de la Serrania ; nous. n'en avons rencontré aucun. Toutefois, comme elles se raccordent manifestement avec celles de Concud , près Terruel, dans le bassin du Guadalaviar, où l'on a découvert des ossements appartenant au genre Hipparion, il ne saurait exister aucun