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ESQUISSE GÉOLOGIQUE
doute, tant sur leur origine lacustre que sur la nécessité de les rapporter à la période miocène (1. On retrouve encore le terrain tertiaire moyen dans la Serrania, le long d'un des affluents du Gabriel, aux en-
DE LA SEHRANLA DE CUENCA (ESPAGNE).
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virons de Caliete et de la Laguna clel Marquesado. Il se montre là, comme du côté de Moya, sous forme de petits îlots à la surface des terrains plus anciens et avec des caractères identiques à ceux qu'il possède dans cette localité.
(*) Le terrain tertiaire miocène est très-étendu en Espagne; on n'y compte pas moins de trois grands bassins correspondants à ses principaux fleuves, ceux de l'Ebre, du Duéro, du Guadalquivir et celui de la Nonvelle-Castille, qui est traversé à la fois par le Tage
et la Guadiana. En jetant les yeux sur une carte, il est facile de reconnaître que c'est à peu près toute la partie du sol de la Péninsule qui se trouve en plaine. La formation miocène est donc, pour cette contrée, un terrain de premier ordre, à raison de son grand développement superficiel.
Il y a quelque intérêt à comparer ces bassins tertiaires de la Péninsule à celui qui, de l'autre coté des Pyrénées, constitue le sol de la région connue sous le nom d'Aquitaine. A priori, on est disposé à admettre qu'étant seulement séparés par cette chaîne de montagnes, ils ont dû se former dans des conditions à peu près identiques, et que leur disposition et leur composition doivent par conséquent présenter beaucoup d'analogies. C'est en effet ce que l'observation confirme. Une première analogie résulte de la place qu'occupent dans cha-
cun de ces bassins les dépôts marins, par rapport à ceux d'eau douce. En Espagne, l'étage lacustre est constamment relégué dans la partie centrale de la contrée, tandis que les molasses marines à ostrea cru.ssissima, s'appuyant sur le littoral des mers actuelles, pénètrent dans cet espace sous forme de golfes plus ou moins profonds. Cette disposition d'ensemble est identique à celle que l'on observe dans le bassin tertiaire de l'Aquitaine. On est parfaitement fixé sur la place qu'occupent, dans cette dernière région, les assises à ostreu crassissinia, par rapport au système lacustre; on sait qu'elles viennent s'intercaler dans la partie supérieure du système, d'où l'on infère que le principal envahissement du bassin par les eaux salées remonte à une époque où la plus grande partie du dépôt lacustre se trouvait déjà formé. Il existe à cet égard, au contraire, encore quelque incertitude pour les bassins miocènes de la Péninsule. MM. Casiano de Prado, de Verneuil et Collomb, se fondant sur ce qu'en certains points,
notamment dans les environs d'Albacete , les couches à ostrea crassissima se montrent aux pieds d'escarpements composés de molasses d'eau douce, pensent qu'en Espagne le dépôt de l'étage marin a précédé celui de l'étage lacustre. Je suis disposé à admettre l'opinion contraire, tout en reconnaissant l'exactitude des obser-
vations sur lesquelles la manière de voir de ces géologues est basée;
car, bien que la même disposition puisse être reconnue dans
l'Aquitaine, rien n'est cependant mieux établi que la postériorité du dépôt marin à la masse principale de celui d'eau douce. La posi-
tion fréquemment déprimée que le premier occupe, par rapport au second, résulte de ce que ce dernier a été très-inégalement dénudé, lorsque l'espace qu'il recouvre a été envahi par les eaux de la mer.
Toutefois, si la plus grande partie du bassin lacustre est inférieure aux couches à ostrea crassissinza, il ne faut point perdre de vue qu'en Espagne, aussi bien que dans l'Aquitaine, celles-ci sont sur certains points recouvertes par un second étage d'eau douce peu puissant. Tel est celui dont M. l'ingénieur, Lan signale l'exis-
tence dans la colline au sommet de laquelle est bâtie la petite
ville de Carmona, à l'est de Séville. Le terrain miocène lacustre de la Péninsule renferme-t-il, comme en France, des intercalations d'assises marines dans sa partie inférieure? C'est une question que les travaux publiés jusqu'à ce jour
ne permettent point de résoudre, et qui ne pourra l'être que par des observations de détail.
Si on pousse plus loin la comparaison, on peut également constater de nombreuses analogies, sous le rapport de la composition, entre ce terrain et celui qui forme le sol de la plus grande partie
de la plaine étendue au pied septentrional des Pyrénées. M. Esquerra del Bayo, qui a étudié la formation dans les environs de Burgos, y signale trois étages disposés dans l'ordre suivant, en partant des assises le plus anciennes : in conglomérats, grès et argiles ; a° marnes et gypses ; 5° calcaires; composition qui correspond, comme on le voit, assez exactement à celle du plateau de la Manche et des environs de Cuenca, avec cette différence toutefois que dans ces localités le groupe des marnes gypseuses manque ou n'est que faiblement représenté. Dans l'Aquitaine, la base de l'étage lacustre, que nous assimilons aux bassins intérieurs de la Péninsule, est également occupée par des conglomérats, aux-
quels succède un dépôt arénacé ; on y trouve aussi des gîtes de plâtre moins abondants et moins puissants toutefois qu'en Espagne,
et notamment dans la vallée de l'Èbre, à la hauteur de Saragosse, où celui-ci existe en rognons volumineux employés comme moel-