Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
FULNINATES ET AMORCES.
466
OPÉRATIONS INSALUBRES POUR LES OUVRIERS.
sont soumis à certains soins hygiéniques analogues à ceux des fabriques de céruse (*). Le grand perfectionnement de cette industrie consisterait
dans la suppression même du mercure. C'est à cela que tend le nouveau procédé d'argenture de MM. Brossette et à Paris, qui livrent déjà une quantité considérable de produits. Leur procédé, graduellement amélioré, se résume aujourd'hui dans les opérations suivantes La glace, soigneusement nettoyée, est placée dans une position bien horizontale sur une table en fonte. On répand dessus une dissolution étendue de nitrate d'argent ammoniacal et d'acide tartrique. Au bout de vingt-cinq minutes environ, sous l'influence d'une température de 4o à 5o degrés, la couche d'argent s'est formée et recouvre entièrement la glace. Celle-ci est inclinée, lavée à l'eau pure, et soumise de nouveau à une opération en tout semblable à la précé-
dente, si ce n'est que l'agent réducteur, l'acide tartrique, s'y trouve en plus grande quantité. Après cela la glace est séchée et la face argentée est recouverte d'une couche de peinture à l'huile au minium. Les autres fabricants reprochent aux glaces argentées de
se tacher et de jaunir. M. Brossette convient que jusque vers 1865 il se produisait effectivement des taches analogues
à celle que fait naître l'humidité sur les glaces
étamées,
niais il affirme que ce défaut est tout à:fait prévenu par ses nouveaux perfectionnements. Quant à la teinte un peu jaunâtre, elle pourrait peut-être, comme l'a fait remarquer M. Peligot, devenir moins sensible par le choix judicieux du verre, qui est toujours lui-même légèrement et diversement coloré. La dorure au mercure entraîne des inconvénients ana-
467
logues à ceux de l'étamage. Cette industrie ne s'exerce guère aujourd'hui que dans de très-petits ateliers ou chez
des ouvriers en chambre. La précaution habituelle, dont on peut voir un bon spécimen chez MM. Bottin et Cie à Paris,. consiste à abriter la forge à vaporiser le mercure sous une hotte vitrée, surmontée d'une bonne cheminée de dégagement. L'ouvrier travaille en passant les bras sous le bord de la vitrine qui descend jusque vers le milieu de sa poitrine. Si la salle est d'ailleurs bien ventilée, l'opération est à peu près exempte de dangers.
Fulminates et amorces. - La préparation de ces substances donne lieu au danger d'explosion ainsi qu'à une insalubrité particulière due au dégagement de vapeurs vénéneuses quand le fulminate est à base de mercure.
L'établissement de MM. Gaupillat et fils, à Bellevue (Seine), présente des dispositions extrêmement remarquables en ce qui concerne le danger d'explosion. On y fabrique deux sortes d'amorces, l'une à base de mercure et l'autre à base de plomb. La préparation du nitrate acide de mercure s'effectue dans des ballons en verre dont le col s'engage dans un tuyau en grès débouchant à la cheminée des foyers. La réaction de ce produit avec l'alcool a lieu dans de grandes jarres en grès. Les vapeurs sont condensées dans une bonbonne également en grès suivie d'un tuyau serpentant en zigzag le long du mur, afin de mieux retarder le gaz, et aboutissant à une dernière bonbonne où la quantité de liquide recueillie est tout à fait insignifiante. La vidange des bonbonnes se fait dans des bacs souterrains. Les soudures des appareils, malgré tout le soin apporté, n'empêchent pas complètement les fuites, et quant à la vidange,.
elle est assez malsaine pour les ouvriers. Au total, cette (*) On ne peut prétendre à leur faire porter des gants
parce
qu'ils sont obligés de déployer une grande finesse de doigté dans l'ajustement de la glace sur la table.
disposition est fort inférieure à-celle que nous avons décrite dans notre rapport sur la Belgique et la Prusse : aussi