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OPÉRATIONS INSALUBRES POUR LES OUVRIERS.
PHOSPHORE ET ALLUMETTES PHOSPHORIQUES.
n'a pas même la main blessée. Les résultats obtenus par cette méthode sont tellement satisfaients que MM. Gaupillat se préoccupent des moyens de l'appliquer au fulminate de mercure. Malheureusement les métaux, le cuivre surtout, sont attaqués par cette substance. On fait en ce moment des essais avec des plaques de fer. En résumé il se trouve que c'est en recourant à une poudre de nature plus
explosible qu'on a rendu les opérations moins dangereuses (*).
Phosphore et allumettes phosphoriques. - La fabrication du phosphore blanc et moins insalubre que celles des allumettes phosphoriques ("). Elle exige néanmoins diverses précautions. MM. Coignet Crères et Cie-, à Lyon, qui sont les grands producteurs du phosphore en France, ont fait des efforts louables pour assainir leur industrie. En principe, dans toutes les opérations qui font suite à la distillation, le
phosphore est sous l'eau ; l'ouvrier ne le touche
jamais.
Quant à la distillation elle-même, elle a lieu dans des cornues bien installées, lutées avec un soin parfait. On sent fort peu d'odeur dans l'atelier, ouvert d'ailleurs à tous les vents. Le tamisage à travers la peau de mouton chamoise
s'opère dans un cylindre clos, rempli d'eau chaude.
Le
(*) Nous regrettons de ne pouvoir faire mieux apprécier les procédés de MM. Gaupillat en décrivant avec quelques détails les appareils ingénieux employés aux diverses opérations, notamment à la distribution de la poudre aux plaques. Mais nous craindrions de divulguer des secrets industriels. (**) Ce fait, mis en évidence par les observations recueillies à Lyon, parait tenir, d'une part, à ce que les émanations phosphorées sont surtout nuisibles à une faible distance comme dans le trem-
page des allumettes, et d'autre part, à ce que les vapeurs engendrées ne sont pas identiquement les mêmes dans les deux cas; il paraîtrait que clans l'atmosphère des fabriques de phosphore c'est l'acide qui domine et que clans celle des fabriques d'allumettes c'est la vapeur de phosphore. Il faut tenir compte aussi du genre de vie des ouvriers, très-différent clans les deux industries.
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phosphore fondu, étant introduit sur la peau, l'eau qui le surmonte est mise en communication avec une presse hydrau-
lique dont l'action détermine le tamisage. Le soufflage au tube, ayant pour objet de débiter le phosphore en baguettes cylindriques , est remplacé par le moulage sous l'eau. La matière liquide est versée dans des bassins à fond cannelé, où elle prend la forme de billes de chocolat. On écoulel'eau chaude qui garnit les bassins et on la remplace par un courant d'eau froide qui produit la solidification immédiate du phosphore. L'ouvrier est ainsi soustrait à la plus puissante cause d'insalubrité qu'on observe dans cette industrie. La préparation du phosphore amorphe, monopolisée, comme on sait, par les mêmes fabricants, comporte également quelques moyens d'assainissement. Le phosphore blanc est placé dans une marmite en fer fermée par un couvercle
soigneusement vissé et luté. Le centre du couvercle est percé d'un trou dans lequel passe un tube en cuivre porteur d'un thermomètre afin d'assurer le maintien de la température entre 26o et 28o degrés, pendant quinze jours consécutifs. Primitivement la marmite était absolument hermétique, en sorte qu'il s'y établissait une énorme pression, qui a mis en danger la vie des ouvriers. MM. Coignet ont
reconnu par une série d'expériences qu'on pouvait, sans inconvénient pour la qualité du produit, laisser ouvert le tube thermométrique. Le phosphore amorphe solide qu'on en retire est broyé par des meules siliceuses sous l'eau,
et purifié au moyen d'une solution de soude caustique bouillante. La, réaction de l'alcali sur le phosphore blanc détermine un dégagement abondant d'hydrogène phosphoré.
La hotte en relation avec la cheminée, qui surmonte la chaudière, est insuffisante pour protéger les ouvriers aussi MM. Coignet vont-ils abriter la chaudière sous un châssis vitré débouchant dans le foyer. Nous n'avons rencontré aucune fabrique d'allumettes au phosphore blanc qui mérite d'être citée au point de vue de TOME IX, '866.