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INFECTION DES EAUX.
DIVERS.
ploi des liquides naturels pour l'arrosage des terres cultivées. Le problème n'a été sérieusement étudié jusqu'ici que pour la ville de Paris. L'exposé le plus précis qu'on en ait est celui de M. l'ingénieur en chef Mille, qui a discuté avec
car non-seulement on utilise mieux ainsi les matières fertilisantes, mais on sauvegarde bien davantage les intérêts de la salubrité publique. Ce n'est pas, en effet, une chose aisée que d'opérer le brassage de réactifs chimiques avec une aussi formidable quantité de liquide. Le curage des bas. sins offre de sérieux embarras et les boues développent des odeurs dangereuses, pour peu que leur séjour se prolonge. Or c'est une éventualité à laquelle on ne saurait échapper, quand on opère sur une si vaste échelle. Ces considérations ont paru tellement déterminantes en Angleterre, qu'a l'épo-
son talent habituel les points principaux du débat et a condensé ses réflexions dans quelques pages saisissantes que nous reproduisons à la Note k. L'autorité qui s'attache au nom de M. Mille et la date récente de cette publication ne permettent pas de la considérer comme une uvre purement spéculative, mais on doit y voir, au contraire, une pensée éminemment pratique qui ne sera pas sans influence sur les conseils de la ville de Paris. Une idée peu différente a été émise par M. Aristide Dumont, dans le projet de drainage et de refoulement mécanique des eaux d'égout, qu'il a étudié en 1862. Ce projet comporterait d'ailleurs l'abolition des fosses d'aisances et le déversement des matières fécales aux égouts (*). Il est difficile de prévoir laquelle de ces solutions prévaudra. On doit souhaiter que ce soit celle des irrigations, (*) u Les machines d'Asnières, dit cet ingénieur, enverraient les u eaux dans trois directions différentes. Un premier tuyau suivrait la direction du chemin de fer du Nord pour se bifurquer ensuite au delà de l'Oise, en deux branches, l'une allant aboutir dans les en-
virons de Montdidier et l'autre du côté de Gournay. Le second tuyau suivrait la ligne de l'Est et se bifurquerait aussi en deux (( branches, l'une allant sur les plateaux de la Brie, et l'autre du côté de Villers-Coteretz. Le troisième tuyau, enfin, suivant la direction du chemin de fer de l'Ouest, irait porter les eaux-vannes d'un côté sur les plateaux de la Beauce et de l'autre côté vers Dreux. Sur tout le parcours de ces tuyaux, il serait établi, de distance en distance, des Frises d'eau ou des bureaux de vente d'engrais liquide; chaque tuyau serait terminé à son extrémité par un réservoir dont le trop-plein se déverserait dans le cours d'eau le
que où l'on expérimenta la désinfection des eaux cl' égouts de Londres, il fut déclaré par les savants commissaires préposés aux essais chimiques que des établissements ayant en vue de
semblables opérations constituaient un voisinage des plus dangereux. Avec la méthode d'arrosage, ces difficultés dis-
paraissent en grande partie, car l'épuration sommaire à laquelle on soumet les liquides, et qui consiste à en séparer les corps flottants et les sables, ne fournit point de résidus offrant le caractère putrescible des boues précipitées par un agent chimique. En outre, le curage est bien moins fréquent et l'on est dispensé de l'opération si compliquée du brassage. Enfin, les surfaces nécessitées pour l'épuration des liquides sont infiniment moins considérables que dans la méthode
chimique, car, avec celle-ci, il faut des bassins de dépôt assez vastes pour que les éléments boueux perdent leur vitesse et se précipitent entièrement avant la sortie des eaux. On doit redouter, surtout en été, le nettoyage de semblables réservoirs. Tout se réunit donc pour faire préférer la méthode agricole, en tant du moins que son application peut être conciliée avec les circonstances naturelles dans lesquelles on se trouve placé (*).
(( plus voisin. »
A. l'appui de l'intérêt agricole, M. Dumont fait observer que l'on économiserait ainsi les frais considérables de vidanges qu'entraîne
le système actuel, et qu ne paraissent pas être moindres que 5 à 6 millions de francs par an.
(*) Le voyage que nous venons de faire en Angleterre, en cours
de publication du présent rapport, nous a montré le problème résolu pour la ville de Londres. Les eaux d'égout de cette immense cité seront utilisées pour l'arrosage des terres.