Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
62
INFECTION DU, SOL.
INFECTION DU SOL.
63
ont pour résultat d'amener la décomposition, dans le sol, V. INFECTION DU SOL.
Toutes les sources d'infection des eaux sont en même temps des sources d'infection du sol ; car, si les résidus ne sont pas emportés par des cours d'eau suffisamment rapides et abondants, ou si les parois des évacuateurs ne sont pas tout à fait étanches, le sol est souillé inévitablement. Par conséquent, tous les procédés de nature à purifier les résidus ou à en prévenir l'écoulement, sont aussi des moyens de préservation du sol. Mais, indépendamment des causes diverses d'infection que nous avons examinées au chapitre précédent, et sur lesquelles nous ne reviendrons pas, il en est d'autres, inséparables de la vie des cités, qui concourent plus puissamment encore à souiller leurs emplacements; ce Sont
Les infiltrations des eaux sales répandues à la surface, ou
même coulant dans les égouts (1; Celles des fosses d'aisances, des puisards et autres dépôts d' ordures ;
Les fuites du gaz de l'éclairage ; Et, d'une manière générale, toutes les circonstances qui Les infiltrations dues aux vices de construction des égouts sont plus fréquentes qu'on ne le pense généralement. Il y a des villes, comme Montpellier, où le radier des égouts n'est pas 'maçonné. Presque partout, les galeries d'ancienne date sont fissurées sur les diverses faces. Ces défectuosités compromettent souvent, d'une manière grave la salubrité des maisons voisines. Ainsi, à Roubaix, où des aqueducs plus ou moins étanches sont établis sous le trottoir et tout à côté des murs de fondation des maisons, il est
arrivé que l'eau s'est introduite dans les caves et a corrompu les puits alimentaires. On cite notamment une cave, dans la rue de l'Épaule, où l'eau s'est élevée à une hauteur de 50 centimètres et formait une sorte de mare infecte d'où se dégageaient en abondance des odeurs de suint et d'acide sulfhydrique, engendrées par les eaux de lavage des laines qui se déchargent dans l'aqueduc.
de matières organiques loin d'une quantité suffisante d'oxygène.
Cette infection réagit, à son tour, sur l'atmosphère et sur les eaux potables souterraines, et devient ainsi 'doublement préjudiciable à la santé publique. Elle est, en outre, accompagnée d'une humidité qui, indépendamment des mauvaises odeurs, constitue par elle-même une cause grave d'insalubrité. Les fosses d'aisances y contribuent au premier chef. Celles mêmes qui sont établies clans les meilleurs conditions finissent toujours par livrer passage aux liquides qu'elles reçoivent. Les fouilles accomplies depuis quelques années à Paris et dans les principales villes, témoignent que le terrain est constamment souillé aux alentours des fosses d'aisances. Que ne doit-on pas redouter, quand on songe à ce que sont
ces réceptacles dans la plupart des villes de province? il n'y en a pas une où l'on applique régulièrement les mesures de précaution en vigueur à Paris. Souvent même les fosses n'ont pas de fond et ne sont en réalité que des puisards. A Dieppe, par exemple, les liquides s'écoulent incessamment dans la nappe souterraine qui comMunique avec
la mer. A Rouen, bon nombre de puits reçoivent de tels apports de cette nature, que non-seulement l'eau est impropre à la boisson, mais qu'elle a pris l'odeur et la teinte des eaux-vannes. Des cités de premier ordre, telles que Bordeaux, n'échappent pas à ce genre d'inconvénients beaucoup de fosses y ont un fond perméable et la plupart des puits y sont infectés. Dans les villes de faible importance ou dans les faubourgs des grandes villes, les fosses d'aisances, en. règle générale, ne sont pas maçonnées et se réduisent, le plus souvent, à de simples trous creusés dan le sol. Mais cela n'est rien à côté des localités qui n'ont pas même ces réceptacles élémentaires : là, les immondices sont entassés dans les arrière-cours, ou même étendus publiquement dans les rues, sur des couches de paille ou de