Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 177]

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GÎTES STANNIFÈRES DU LIMOUSIN.

those et de grains de quartz avec quelques lamelles microscopiques de mica blanc. Cette roche se rencontre en filons très-nets au milieu de granit à mica noir, au nord des excavations. Ces filons sont dirigés N. 100 à 2 o E. On rencontre, à l'est du village de Montebras, une roche d'une composition minéralogique analogue, mais qui perd l'aspect prophyrique par la présence de grands cristaux de feldspath et de grains de quartz cristallins disséminés au milieu du reste de la masse, toujours à grains fins. Le village de Châteux, plus au sud, sur les bords de la petite Creuse, est bâti sur une roche semblable. Je rapproche ces roches granitiques de celle que j'ai signalée comme accompagnant les filons de Cieux, et je les considère, ainsi que cette dernière, comme se rattachant à la pegmatite et au granit à deux micas. Certains filons quartzeux courent au milieu du granit à mica noir et font saillie dans un chemin, sur le versant nord de la montagne. Ces filons quartzeux sont accompagnés de filons parallèles de greisen et de granit à petits grains et à mica blanc. Tous ces filons ont une orientation qui varie de N. 100 à 20° E. J'avais conclu de cette observation que les filons stannifères de Montebras possédaient sans doute la

même orientation, qui est aussi celle que l'on rencontre habituellement à Vaulry. J'ajoutais que, probablement, une étude plus approfondie ferait reconnaître dans des filons, comme à Yaulry, une seconde direction nord.- est, direction que l'on retrouve d'ailleurs dans l'alignement des anciennes fouilles.

On voit, par ces courtes indications, que le gisement de Montebras, comparé à celui de Vaulry, montre des analogies singulières; même constitution géologique du pays avoisinant; même nature des roches filoniennes ; même direction

des filons ; même disposition des anciens travaux. Ces analogies se poursuivent sans doute encore dans la composition minéralogique, et il est probable que l'or se rencon-

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GÎTES STANNIFÈRES DU LIMOUSIN.

trera à Montrebras, comme il s'est rencontré à Vaulry et à Cieux.

Déductions géologiques tirées de l'étude comparée des giseDe l'étude géologique ments de illontebras et de Traulry.

comparée de ces deux gisements, on peut d'ailleurs, il me semble, tirer les déductions suivantes que confirmera la suite de nos observations i° Les filons d'étain oxydé du Limousin et de la Marche paraissent affecter deux directions principales, sinon abso-

lument contemporaines, du moins très-voisines , par leur âge, l'une de l'autre, la direction N. 100 à 200 E., et la direction N. 4o0 à 5o° E. 2° Ces deux directions se retrouvent, avec les directions

à peu près perpendiculaires est-ouest et nord-ouest, dans l'orientation des pi:incipales chaînes et des principaux filons que forment le granit à deux micas et les roches granitiques connexes ;

30 Toutes les autres circonstances géologiques qui accom-

pagnent les gisements d'étain, montrent au reste que la production de l'étain oxydé dans le Limousin et la Marche, est liée à l'éruption de ces dernières roches granitiques, et en est probablement contemporaine. Quant à l'époque de cette formation stannifère, je ne sau-

rais partager l'opinion émise par M. Fournet (*) que les pegmatites et les filons d'étain .qui les accompagnent sont d'une formation récente et peuvent ne pas remonter plus haut que l'époque tertiaire. Parmi les raisons qui me font considérer cette opinion comme erronée, au moins en ce qui concerne le Limousin et la Marche, je me contenterai de rapporter celle-ci qui me semble convaincante. On trouve dans la partie (7)cidentale de la Creuse des (*) Je saisis avec plaisir cette occasion pour remercier ce savant

de la bienveillante mention qu'il a bien voulu faire de mes recherches dans diverses publications.

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