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EMPLOI DU .SEL EN AGRICULTURE.
une autre action du sel, une sorte de transport mécanique, action plus importante encore que la première: Elle u été mise en évidence d'une manière très-nette par les expériences intéressantes du docteur-Fra/lek, qui a été amené à ces expériences pour reconnaître la ,cause de la fatigue du sot pour tes betteraves, fatigue qui subsistait même après avoir res-
titué au sol par les engrais les matières enlevées par les récoltes. La couche supérieure de la terre végétale renfermant ainsi en abondance tous les éléments minéraux nécessaires à la végétation, ce n'est pas en elle qu'il fallait cher-
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cher la cause de l'infertilité, mais bien dans le sous-sol, .que la betterave, plante à 'racines très-profondes, avait épuisé au bout d'un certain nombre d'années. La betterave normale a une racine. pivotante avec des radicelles latérales peu développées; sur un sol fatigué de betteraves, au contraire, elle s'arrondit, la racine principale a moins d'importance, les racines latérales se développent davantage et toute la constitution de la plante montre qu'elle cherche sa nourriture dans la couche supérieure du sol. En examinant parallèlement des sols propres
à la culture de la betterave et des sols fatigués par cette culture, on a reconnu qu'en effet, tandis que les couches supérieures pouvaient présenter dans les deux la même constitution, le sous-sol était toujours épuisé dans les seconds. L' épanchement .des 'engrais à la surface ne peut pas rendre
à ce sous-sol les éléments qui lui manquent, puisque la couche supérieure absorbe toujours et retient tout ce qu'on lui donne, même dans les engrais les plus abondants.
Il en est pour les pois, pour le trèfle, en un mot pour toutes les plantes à racines profondes, de même que pour Tes betteraves, et comme on Wu guère jusqu'icide moyens mécaniques pour travailler suffisamment te sous-sol, on a cherché à lui rendre sa fertilité par ,des actions chimiques. Les expériences de M. Franck .se4ondent sur la propriété
,EMPLOI DÉ SEL EN AGRICULTURE.
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dissolvante du sel marin. Il remplit un cylindre en fer-blanc de i à 2 mètres de longueur et de 5 pouces de diamètre, aluni de robinets, comme le montre la figure, des couches successives d'un sol de culture, dans leur ordre naturel de superposition (P1. XI, fig. 1). Des échantillons provenant des diverses couches sont sou-mis à l'analyse; on détermine la quantité d'eau qu'elles retiennent, ainsi que leurs autres propriétés caractéristiques. On fait ensuite passer de l'eau distillée dans le cylindre
en ouvrant le robinet inférieur, jusqu'à ce que le liquide qui s'écoule ne précipite plus sensiblement ni par du chlorure de baryum ni par de l'azotate d'argent, en un mot jusqu'à ce que les sels solubles aient été enlevés aussi complétement qu'ils peuvent l'être ; on laisse égoutter l'eau renfermée dans la terre, puis on renverse au-dessus du cylindre une fiole renfermant une dissolution de chlorure de potassium (1 gramme par litre), qui s'écoule lentement; on en fait passer ainsi -4 litres, qui correspondent à peu près à la quantité de pluie tombant sur une surface de 5 pouces de diamètre dans le cours d'une année. Voici maintenant ce que l'on a reconnu par ces expériences: en recueillant la liqueur 's'écoulant du robinet Si'tué à 12 pouces du haut (les autres étant fermés), lorsque cette liqueur montrait la même teneur en chlore que la dissolution primitive, elle ne renfermait plus que les 0,09 du potassium de la liqueur primitive ; au troisième robinet (à 18 pouces du haut) il ne restait que 0,045 du potassium ; plus bas la teneur ne diminuait plus sensiblement ; et même à 6 pieds il y avait encore 2 à 2,5 p. ioo du potassium, ce qui semble indiquer que lorsque la dissolution a atteint un
certain degré de dilution, la force absorbante de la terre est moindre que l'affinité qui retient le potassium combiné au chlore et dissous dans l'eau à l'état de chlorure. En somme, on voit que la potasse a été presque complètement absorbée par la couche supérieure du sol d'une