Annales des Mines (1867, série 6, volume 11) [Image 223]

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EMPLOI DU SEL EN AGRICULTURE.

portée du bétail des blocs de sel à lécher, qui constituent l'objet d'une fabrication particulière; on mêle au sel de l'oxyde de fer ou d'autres matières colorantes, afin de le rendre impropre aux usages domestiques. Aux mines de Stassfurt seulement, on a vendu en 1864,15.247 tonnes environ de sel pour bestiaux, au prix de 62 cent.,1 la tonne; le expérienprix de revient étant de 44."nt-,55. De nombreuses Angleterre sur les ces faites en France, en Allemagne et en les moutons, etc., ont d'ailboeufs, les vaches, les chevaux, démontré les avantages de l'emploi leurs surabondamment les expédu sel dans l'alimentation de ces animaux ; ainsi riences de M. Boussingault sur des boeufs, celles de M. Lehmann (Saxe) sur des chevaux, etc. Mais outre ce premier mode d'emploi du sel, l'agriculduquel les ture en pratique un second, sur les avantages n'a opinions sont beaucoup plus partagées, soit parce qu'on qu'on ne pas d'expériences aussi concluantes, soit parce les, actions du sel. L'emploi s'explique pas aussi facilement du sel comme engrais est, en effet, une question encore trèscontroversée; je vais tâcher de résumer dans cette note ce

que l'on savait et ce que l'on a appris à cet égard dans ces dernières années. L'avidité avec laquelle le sel absorbe et retient l'eau de l'atmosphère est une propriété connue de tout le monde; elle a pour effet qu'en temps sec, un sol renfermant du égale-

sel conserve plus d'humidité qu'un autre; on sait ment que le sel combat dans les herbes acides, la saveur désagréable au bétail, qu'il peut détruire les mauvaises herbes, etc. Mais ce qui est moins connu, ce sont les effets du sel, employé comme engrais. La plupart des engrais artificiels usités aujourd'hui sont destinés à fournir au sol les éléments nécessaires à la nutrition normale des végétaux; ainsi la marne doit fournir On né la chaux, les phosphates, l'acide phosphorique, etc. sel marin peut guère chercher l'explication de l'utilité du

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dans une action de cette sorte; les proportions de soude que

les végétaux renferment sont généralement faibles et les quantités de cette base que contiennent les terres végétales suffisent largement aux besoins de la plupart d'entre eux. D'autre part, si le chlore est essentiel au développement de certains végétaux, comme du sarrasin, par exemple, dont la fructification ne peut avoir lieu sans la présence de ce corps,' il devient toujours nuisible lorsqu'il existe en fortes proportions dans le sol. En général le sel ne peut donc pas exerber directement une action bienfaisante sur la végétation par l'un ou l'autre de ces éléments. Du reste, la terre végétale, qui, comme on le sait, absorbe et retient très-énergiquement les elements minéraux nécessaires aux plantes, possède un pouvoir absorbant très-faible pour le chlorure de sodium, qui est rapidement entraîné par l'eau de pluie. Le rôle important du sel se trouve dans son action indi-

recte sur les principaux agents de la vie végétale dans le sol; il leur fait subir en quelque sorte un travail digestif préparatoire, les rendant plus facilement assimilables par les plantes. On sait en effet que le sel rend solubles les combinaisons ammoniacales, les phosphates et les silicates

de potasse et de magnésie et autres qui préexistent dans le sol ou qui y sont introduits par les engrais. D'après le docteur Eichhorn, des poids égaux d'eau distillée, et d'eau renfermant 1 pour ioo de sel dissolvaient dans une même quantité d'une certaine terre végétale, des quantités de ma:fières dont les poids sont exprimés par 1.545 et 2.1175.

On comprend très-bien que, par suite de cette propriété dissolvante, le sel puisse rendre assimilables plus rapidement

des matières qui sans lui séjourneraient un temps assez long dans le sol, avant de le devenir. Cette même propriété dissolvante a pour conséquence. TomE XI, 1867.

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