Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 29]

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MÉTÉORITES.

dominante, comme dans celle de New-Con£osrd. La réduc-

tion du fer, qui était à l'état de silicate, ne paraît avoir eu d'autre effet que d'augmenter la proportion d'enstatite, aux dépens de celle du péridot, sans apporter d'autre changement dans la nature même des composants. La situation respective de ces deux espèceS; au sein de la masse obtenue, mérite d'être signalée. En général le péridot, quand il existe, forme à la surface une pellicule mince et cristallisée, tandis que l'intérieur se compose de longs cristaux d'enstatite qui traversent : ces deux substances se sont

ainsi groupées conformément à leur ordre de fusibilité. Très-fréquemment les aiguilles d'enstatite s'étendent à la surface de la masse, avec une disposition qui rappelle tout

fait celle du mica dit palmé, que renferment certaines pegmatites des Pyrénées et du Limousin. Ce groupement

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dendritique de l'enstatite a une disposition bien prononcée à s'aligner sous un angle constant. On remarque aussi sur les deux espèces de silicate magnésien une.tendance remarquable à se grouper régulièrement l'une sur l'autre, ainsi qu'on l'observe pour la staurotide et le disthène, et certains cristaux ayant la forme du péridot ne servent en quelque sorte que d'assemblage à de nombreuses aiguilles cr enstatite qui les traversent, rappelant ainsi la structure de certains pseudomorphés. Ces mélanges, bien reconnaissables à ro3i1 nu, passent à d'autres qui sont indiscernables, et dans lesquels la substance, ayant l'apparence homogène, comme certaines météorites naturelles, ne trahit plus sa complexité que par son partage en présence des acides.

On remarquera que les météorites renferment encore certaines substances, telles que le silicate d'alumine, qui ne font pas partie essentielle du péridot, ni de l'enstatite, mais qui restent cachées dans les cristaux de ces deux espèces minérales, sans doute par suite de l'affinité que M. Chevreul a nommée capillaire.

EXPÉRIENCES SYNTHÉTIQUES.

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La météorite de Chassigny donne une masse dé péridot bien cristallisée. La météorite de Bishopville fournit des prismes crenstatite d'une blancheur parfaite, recouverts seulement çà et là de quelques lames de péridot. D'après ces caractères, ces deux météorites, dont on a fait des espèces distinctes, se rapprochent beaucoup du type commun ; seulement elles en forment, en quelque sorte, les deux termes extrêmes : l'un le plus basique, l'autre le plus acide et d'une faible teneur en fer. Les météorites charbonneuses d'Ales et d'Orgueil pro-

duisent des masses tout à fait semblables entre elles, d'un

vert olive, très-fibreuses et ressemblant beaucoup à la bronzite. D'où il résulte qu'à part la matière charbonneuse, elles se rapprochent des météorites ordinaires. Celle de même nature, de Cold Bokkeweld, au Cap de Bonne -

Espérance, dont nous devons un volumineux échantillon à la libérale obligeance de sir John Herschel, donne, comme les météorites du type commun, une masse d'un gris cendré, dans lesquelles on distingue des aiguilles d'enstatite. Les météorites alumineuses, dont celles de Juvinas, de Jonzac et de Stannern offrent les exemples les plus connus, donnent un produit entièrement différent de toutes les météorites magnésiennes dont il vient d'être question : c'est une masse vitreuse, quelquefois rubanée par un commencement de dévitrification, mais sans cristaux de péridot nid' enstatite. C'est dans les-mêmes essais que l'on a constaté la présence d'un corps qui ne paraît pas avoir été vu jusqu'ici dans les météorites magnésiennes je veux parler du titane, recon-

naissable à sa couleur caractéristique et à son inaltérabilité au contact des acides (carbo-azoture), et que l'on a ainsi trouvé dans les météorites fondues de Montrejeau et d'Aumale (*). (*) Ce même métal, signalé dans la météorite pyroxénique de Ju-