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DÉDUCTIONS.
DÉDUCTIONS.
il y a des serpentines qui manifestent aussi clairement leur relation avec les roches de péridot. On ne peut .voir un exemple plus démonstratif de ce dernier fait que dans la serpentine de Baldissero, dont je viens de parler. Une des variétés de cette serpentine, appartenant à la collection du Muséum et recueillie par M. Cordier, rappelle tout à fait, dans ses caractères extérieurs, la lherzolite des Pyrénées. J'ai en outre reconnu que, comme cette dernière, elle est
être sans analogie avec la réaction qui a pu produire la serpentine aux dépens de silicates anhydres préexistants. Je ne prétends pas toutefois que toutes les masses serpentineuses résultent de la transformation des roches péri&tiques ; il en est, en effet, que l'on a considérées comme dérivant de roches pyroxéniques et autres. Il convient d'observer, à cette occasion, que l'expérience par laquelle j'ai montré plus haut avec quelle facilité le péridot se transforme en silicates moins basiques, explique généralement bien des nombreuses transitions de la serpentine à d'autres roches, d'abord à l'euphotide qui lui est si' ordinairement associée, puis à des diorites et à des roches pyroxéniques, prasophyres, etc., qui l'accompagnent en Toscane ('g), dans diverses régions des Alpes et dans bien d'autres contrées. Les analogies qui rapprochent la serpentine des roches de péridot portaient aussi à examiner cette roche au point de vue de la synthèse des météorites. Si l'on fond la serpentine dans une brasque de charbon, les grains de fer ou de fonte qui s'en séparent renferment souvent du nickel, en proportion notable, comme lorsqu'on opère sur du péridot. Par exemple, le fer extrait de la serpentine de Sainte-Sabine dans les Vosges renferme 0,67 p. ioo de nickel. Celui d'une serpentine du mont Genèvre en a donné aussi, mais en quantités trop faibles pour que le dosage en ait été effectué Cl. A ces traits de ressemblance de composition entre le
parsemée de cristaux d'enstatite, variété bronzite (), de pyroxène diopside, vert émeraude et chromifère, ainsi que de spinelle noie chromifère, parfois en octaèdres réguliers (variété dite picolite). Ces trois espèces minérales présentent dans l'une et l'autre roche exactement le même facies. Cependant, malgré ces analogies, la serpentine de Baldissero se distingue de la lherzolite par sa très-faible dureté et sa teneur en eau ; elle constitue comme l'un des états de transition de la première roche à la seconde. Les minéraux qui
ont résisté à l'hydratation restent comme les témoins de l'état primitif, de telle sorte que la relation du kaolin au feldspath n'est pas mieux démontrée que la transformation qui nous occupe.
Rien ne prouve d'ailleurs que l'hydratation qui s'est produite dans la transformation des roches de péridot en serpentine ait été opérée par les agents de la surface du globe. La serpentine éruptive des Apennins, des Alpes et de
tant d'autres contrées a pu être poussée des profondeurs après y avoir déjà acquis l'eau qu'elle renferme aujourd'hui. La manière dont le verre se décompose dans l'eau suréchauffée et se change en un silicate hydraté, comme je l'ai reconnu dans des expériences antérieures ("), ne paraît pas (*) M. Des Cloizeaux, qui a bien voulu faire l'examen optique de cette enstatite, lui a reconnu deux axes très-écartés, dans un plan parallèle au clivage facile et bronzé ; bissectrice négative
normale au clivage difficile; Il (rouge) =124° 46'. () Expériences synthétiques sur le métamorphisme (Annales des
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mines, 5 série t. XVI, p. 425). De la formation des zéolithes (Bull. Soc. géol. de France, 2' série, t. XVI, p. 588). (*) Paul Savi, Delle Rocce ofiolitiche della Toscana, 1838, p. i. (**) Il convient de rappeler à cette occasion que le nickel indiqué d'abord par Stromeyer dans certaines serpentines, en même temps que dans le péridot, a été retrouvé depuis lors dans des serpentines de régions très-éloignées, en Saxe, en Silésie, en Norwé,ge, dans l'Amérique du Nord, le Texas, la Pensylvanie ; ce métal ne manque
guère dans les serpentines du Canada, d'après les analyses de M. Sterry Hunt (Geology of Canada, p. 471).