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GISEMENTS DE CHAUX PHOSPHATÉE.
Modène et de Reggio et qu'on désigne sous le nom de terre cimeteriali ou terres à cimetières. Elles formaient le sol d'anciennes stations, à une époque antérieure à la domination romaine ; car on y rencontre, entre autres vestiges, des armes et des instruments en pierre. Ces terres, riches en phosphates, en matière animale et même en ossements humains, ont été récemment utilisées comme amendement. A part cet état de dissémination, il est certains niveaux où la chaux phosphatée s'est isolée, en rognons, ou même en couches discontinues, de manière à former des gîtes, parfois abondants et souvent exploitables. Nous mentionnerons, seulement pour mémoire, les remarquables accumulations d'excréments, connues sous le
nom de guano, qui représentent des dépôts de l'époque actuelle, ainsi que la chaux phosphatée, associée à des polypiers, qui proviennent de l'île de Sombrero, dans les Antilles, et qu'on importe en Angleterre. On connaît aussi les ossements et excréments d'animaux,
riches en phosphates, que l'on a trouvés en abondance 1Li
dans les cavernes de diverses contrées.
Les principaux niveaux, .déjà reconnus, sont les suivants, qui sont énumérés d'après l'ordre croissant d'ancienneté Les terrains tertiaires très-récents, connus en Angle-
terre sous le nom de crag, renferment des couches d'ossements, que l'on exploite dans le Suffolk. M. Becquerel a fait connaître, dès 1821, dans l'argile. plastique d'Auteuil, près Paris, l'existence de rognons de
phosphorite, en même temps que celle de la strontiane sulfatée ; mais ce ne sont que des accidents qui n'ont encore donné lieu à aucune exploitation (*). Il en est de même
des coprolithes connus dans le calcaire grossier. Les rognons de l'argile plastique sont de nature terreuse et sou(*) Mémoires de l'Institut de France, 821.
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vent mélangés de bitume et de carbonate de chaux, en même temps que de pyrite de fer. Les rognons de phosphate, rencontrés jusqu'à présent
en France dans le terrain crétacé, sont surtout concentrés dans les couches du gault, comme à Grand-Pré et à Novion-Porcien. A ce niveau, ils constituent une zone remarquablement étendue; car elle a été poursuivie dans diverses parties de l'Angleterre, ainsi que dans l'est de la France, depuis les départements du Pas-de-Calais et des Ardennes jusque dans ceux des Alpes-Maritimes et du Var (*).
Le terrain crétacé renferme, en outre, d'autres ,niveaux de phosphorite, à deux étages plus élevés ; l'un sur la limite du grès vert supérieur et à la base des marnes de la craie (Monthois, Saint-IVIorel, Sainte-Marie, département des Ardennes), et l'autre, plus élevé encore, à la partie inférieure de la craie blanche. Ce dernier a été signalé par M. Meugy, tant dans le département du Nord, à Annappes,
près de Lille, que clans les Ardennes, aux environs de Rethel (**). Il est représenté par des rognons blancs, d'un aspect tout différent de ceux des deux niveaux inférieurs, qui sont verdis par la glauconie. Dans le terrain crétacé d'autres régions de l'Europe. on a. retrouvé la chaux phosphatée, notamment en Bohême, dans l'étage appelé Plaener. Des rognons de phosphate ont été aussi découverts récemment clans le nord de l'Allemagne, dans les minerais de fer de Gross-Bulten, qui appartiennent à la craie supérieure, d'après M. Wicke qui les a signalés (***). lis sont jaunâtres et renferment des quantités variables, de 26 à Si (*) Un gisement situé dans ce dernier département, près de Broves, a été récemment signalé par M. Panescorse, Congrès scien-
tifique de France. Session d'Aix, 1866, t. I, p. 31/1. (**) Annales des mines, 5' série, t. XI, p. ittg, 1857. Comptes rendus de l'Académie des sciences, octobre 1856. (3""*) Leonhards Jahrbuch, 1867; p. s I O.