Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 87]

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ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL.

d'attributions considérables. De cette loi disparaissent en effet les restrictions qui, dans les actes antérieurs, entravaient si souvent l'action de l'autorité et la rendaient parfois illusoire. Ainsi, l'agent de la surveillance n'est plus obligé de renfermer ses visites entre neuf heures du matin et six heures du soir (art. 11 du Nuisance removal act du 14 août 1855), mais il peut désormais les effectuer à tout moment de la fabrication ; la plainte contre un établissement n'a plus besoin d'être formulée par un officier médical ou par des médecins légalement certifiés (art. 27 du même),

mais la réquisition de dix habitants du voisinage peut en tenir lieu ; enfin, si l'autorité naturelle, Nuisance authority, fait défaut à son mandat, le chef de la police peut, avec l'approbation du ministre, prendre sa place et exercer le man-

dat avec les mêmes attributions. D'autre part, les cas prévus d'infection de ratmoSphère ont été notablement étendus, surtout par la clause qui soumet à l'obligation de brûler la fumée, non-seulement les foyers industriels proprement dits, mais encore toute cheminée autre que celle d'une maison d'habitation privée (Note d). Mais quelle que doive être l'influence de cette loi sur les destinées de l'assainissement dans le Royaume-Uni, elle est de date encore trop récente pour qu'il nous ait été donné de constater des résultats bien sensibles. Seules, les fabriques de soude ont subi une transformation sanitaire complète, grâce à l'Alkali act de 1865, qui a été mis en vigueur avec tant de promptitude et d'énergie que, dès 1866, il ne restait pour ainsi dire plus de progrès à faire à cette industrie ; aussi décrirons-nous avec quelques détails les perfectionnements introduits dans cette source si puissante d'insalubrité. II convient, pour compléter ce rapide aperçu de la législation anglaise, de mentionner une disposition déjà ancienne,

mais qui ne devait entrer pleinement en vigueur que vers la fin de 1864, aux termes de laquelle aucune industrie réputée dangereuse, c'est-à-dire opérant sur des substances

ACIDE CHLORHYDRIQUE.

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inflammables ou explosibles ne peut désormais exister dans

la métropole à une distance de moins de 1 2 mètres de la voie publique et de 15 mètres des maisons ou des terrains appartenant à des tiers. Cette mesure préventive s'explique facilement par la nature des inconvénients auxquels il s'agit de pourvoir, lesquels par leur instantanéité et souvent leur irréparabilité s'accommodent mal d'une législation purement répressive qui se bornerait à stipuler des dommages-intérêts ou même des pénalités sévères. Une autre disposition du même genre, également spéciale à la ville de

Londres et qui ne sera complétement en vigueur qu'a compter de 1874, concerne un certain groupe d'industries particulièrement nuisibles ou incommodes. Elles ne pourront, comme les précédentes, exister à moins de 15 mètres de distance de la voie publique ou des habitations (iNote e). Dans le même ordre d'idées nous signalerons encore le Pe-

iroleum act de 1862, relatif aux dépôts de pétrole dans toutes les villes du royaume, mais dont l'application a été jusqu'ici peu effective (même Note). Passons maintenant à l'examen des procédés.

Acide chlorhydrique. - Les seuls dégagements d'acide chlorhydrique dont on se soit occupé en Angleterre, et les seuls en effet qui méritent de fixer sérieusement l'attention, sont ceux des fabriques de soude. Elles sont assujetties, avons-nous dit, à la condition d'une condensation effective

à concurrence de 95 p. 100 de la quantité engendrée dans la décomposition du sel marin. L'accomplissement de cette condition fondamentale est surveillé par un inspecteur spécial ayant sous ses ordres deux sous-inspecteurs (). Ces agents, qui sont des hommes d'une capacité scientifique (-) Cette inspection figure au budget de 1867-1868 pour une somme de86.250 francs, dont 25.000 francs pour les appointements

de l'inspecteur en chef. TOME XIII, 1868.