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MATIÈRES FÉCALES, FOSSES MOBILES.
n 04
ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL.
et avec les résidus mélangés à des cendres ou à d'autres déchets, on forme des engrais.
Matières fécales, fosses mobiles. - Nous nous sommes occupé, dans la 5' partie de ce rapport, des moyens employés pour désinfecter les fosses d'aisances fixes, soit ma service, soit au moment de la vidange. Nous indiquerons ici des procédés qui, tout en ayant une grande analogie avec les précédents, en diffèrent cependant en ce qu'au lieu de tendre à l'assainissement des réceptacles eux-mêmes, ils visent surtout à faciliter la récolte et l'emploi des matières et à en prévenir ainsi la déperdition aux cours d'eau. Ces procédés ont en .même temps pour effet de contribuer à la protection de l'atmosphère générale et à celle du sol,
et à ce titre, ils pourraient trouver place soit dans la deuxième, soit dans la cinquième partie de ce travail; mais il semble plus naturel d'en donner la description au chapitre qui traite de leur principal objet.
Ce n'est guère qu'en France qu'on observe, dans cet ordre d'idées, des innovations intéressantes. L'Angleterre en effet s'est résolue définitivement à évacuer les matières fécales aux égouts, et la Belgique, qui applique ce système à Bruxelles, a adopté le principe pour tout le royaume. Quant à la Prusse rhénane et aux autres États limitrophes, ces sortes de questions y ont, par des causes diverses, subi un temps d'arrêt. En France, au contraire, où la controverse est pendante entre deux systèmes, évacuation aux égouts ou récolte à domicile, et où même ce dernier a encore la préférence, des perfectionnements divers ont naturellement été proposés. Nous en signalerons deux qui ont plus particulièrement obtenu l'attention dans ces derniers temps : celui de MM. Blanchard et Chateau et celui de la C'e chaufournière de l'Ouest (primitivement C Mosselmann).
L'un et l'autre reposent sur le même principe, à savoir recueillir les matières dans des appareils mobiles et en fixer
les principes fertilisants sous le moindre volume possible. Nous avons décrit, dans notre rapport sur la France, la fosse mobile ou tinette filtrante de MM. Blanchard et Chateau. Mais elle a subi des modifications très-importantes, qui consistent en ce qu'on a rendu le filtre vertical, d'horizontal qu'il était, en ce qu'on a séparé les matières réagissantes et enfin en ce qu'on a remplacé, comme pour les fosses fixes, le phosphate acide de magnésie par le phosphate double de magnésie et de fer. L'appareil fonctionne aujourd'hui de la manière suivante. Le tonnelet (Pl. VIII, fig. 7) reçoit une plaque à jour, maintenue verticale par des guides en bois, laquelle le divise en deux compartirnents dont Fun n'est guère que le dixième de l'autre. Le bas de la plaque se recourbe en dedans du petit compartiment, manière à se raccorder avec la paroi du tonnelet et à laisser au-dessous un espace vide destiné à l'écoulement des liquides, dans lequel se loge le robinet de sortie. On introduit dans ce compartiment 8 à 9 litres de matières filtrantes (tannée filamenteuse, crottin lavé et séché, tourbe, etc.), imbibées de i litre de réactif. Les déjections tombent dans le grand compartiment, et les liquides de tous genres, urine, eaux ménagères, eaux de lavage, etc., passent par les petits trous de la cloison en abandonnant dans l'intérieur du filtre la plus grande partie de leur azote et de leur soufre à l'état de phosphate ammoniaco-magnésien et de sulfure de fer. Les eaux de sortie, peu putrescibles, sont perdues aux égouts ou aux ruisseaux. On peut ainsi, au bout d'une vingtaine de jours, retirer d'une tinette alimentée par vingt à vingt-cinq personnes, environ 8o kilogrammes de matière pâteuse qui, séchée à l'air libre, fournit de 25 à 5o kilogrammes de bonne poudrette marchande à peu près dépourvue d'odeur (*). L'appareil, ainsi modifié, nous a paru avoir une (*) Les analyses de M. Chateau assignent à cette poudrette une dose moyenne de 4 à 5 p. 100 d'azote à l'état sec, et de Bd io p. 100 d'acide phosphorique également à l'état sec. 14**