Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
2 54
INFECTION DU SOL.
ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL
la législation des autres pays, c'est que les autorités locales ont le devoir d'établir une distribution d'eau et un réseau
'd'égouts publics, et que si elles manquent à ce devoir, le ministre de Sa Majesté peut les y contraindre, et que si elles n'obtempèrent pas à l'ordre du ministre, celui-ci peut faire exécuter les travaux d'office et en mettre la dépense à leur charge (Note q). Ces prescriptions, dans les premiers temps, .s'appliqueront sans nul doute avec une grande modération
et avec ce tempérament que le pouvoir central met toujours quand il s'agit de forcer la main aux autorités locales ; mais il n'en est pas moins certain qu'elles sont destinées à réaliser à un moment donné la. réforme sanitaire de tous les centres de population du Royaume-Uni. Comme
contre-partie du sentiment qui pousse à exiger davantage des municipalités en matière d'assainissement, se manifeste une tendance naturelle à accroître leurs moyens d'action. A Londres, notamment, où cette action a été souvent paralysée par la division de la ville en districts indépendants, Ce
qui a conduit à la création de ce pouvoir centralisateur qu'on nomme le Conseil métropolitain des travaux (*), trouve encore que ce pouvoir manque souvent de la force suffisante pour prévenir les difficultés et les anomalies qui découlent du fait de tant d'administrations distinctes, et l'on réclame une organisation qui se rapprocherait davantage de celle de Paris, dont on apprécie l'unité et la vigueur (**).
235
L'autorité supérieure proclame par ses organes les plus accrédités que c'est dans un bon système d'égouts, autant et
plus encore peut-être que dans une large distribution d'eau Ç), que les villes doivent chercher désormais les conditions de leur salubrité, et que les immondices de toute na-
ture doivent être emportés d'une manière rapide et continue hors de leurs murs (**). La loi du 15 novembre 1867, que nous avons déjà citée à propos des logements insalubres, est un premier pas dans cette voie, puisque en donnant aux municipalités le droit d'exproprier par zones, elle leur fournit le moyen de réaliser plus sûrement.le plan général d'assainissement qu'elles auront conçu. A lavérité, cette loi, qui
arme les autorités communales vis-à-vis des habitants, n'oblige pas ces autorités elles-mêmes, en sorte qu'elle va beaucoup moins loin, sous ce rapport, que le Sanitary art. Mais ce qui aura peut-être plus d'effet que les textes pour faire prévaloir dans les cités belges les principes de l'école anglaise, c'est l'exemple de la ville de Bruxelles qui vient de décider l'application intégrale de ces principes
chez elle et a ainsi consacré définitivement un ordre de choses qui avait été jusqu'ici plus ou moins contesté. En France, la situation n'a pas changé depuis notre pré-
En Belgique, le mouvement se dessine dans le même sens.
(*) « L'éloignement rapide des eaux sales est plus nécessaire encore à la salubrité publique que l'arrivée de l'eau propre. A quoi sert en effet de distribuer beaucoup d'eau dans une ville, si cette eau, chargée de débris organiques qu'elle devrait enlever,
(*) Voir pour la composition et les attributions de ce Conseil le rapport sur l'emploi des eaux d'égouts de Londres, p. 68. ("*) En ce qui concerne, par exemple, l'indépendance de la Cité
miasmes délétères qui engendrent la plupart des maladies ; si « ces eaux acides attaquent les mortiers, détruisent les maçonneries et se répandent Sous le sol pour aller empoisonner l'eau des « puits, et imprègnent le sol de matières putrescibles qui feront
et de la métropole, le Times du 17 mai 1867 s'exprime ainsi : Nous sommes tout prêts à admettre que la corporation de la Cité et-le Conseil métropolitain 'des travaux ne peuvent pas coexister plus longtemps, sans une modification essentielle clans l'organisation de l'une ou de l'autre de ces institutions. La Cité ne peut pas es-
'« pérer se maintenir indépendante de la métropole, et nousavons « tout lieu de croire que ses meilleurs esprits reconnaissent ce fait.
croupit sous le pavé des rues, forme et répand partout des
de la ville, pendant les chaleurs, un foyer d'infection ?Il faut donc
« à tout prix chasser le plus vite possible ces eaux sales, parce qu'on chasse avec elles le typhus, le choléra, les fièvres, etc. » Rapport de la Commission des ingénieurs en chef au Ministre de l'intérieur, du 50 mars 1865.)
Cl Délibérations du Conseil supérieur d'hygiène publique de 1862 et 1866.