Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
ÉTAT ACTUEL
DE LA MÉTALLURGIE DU PLOMB.
à 700 kilog. de houille. C'est une consommation très-forte, mais qui s'explique par l'impureté des minerais et par l'action trop prolongée du ressuage. On aurait pu l'amoindrir par la suppression de cette dernière période; mais la consommation et les pertes seraient toujours restées fortes, à cause du quartz et des pyrites du minerai. Il faut tenir grand compte de cette circonstance, lorsqu'on veut apprécier le mérite de la méthode par la comparaison de ces. résultats
trop précoce de la masse; sinon le grillage se fait mal, et l'on perd du plomb par volatisation ; c'est le défaut capital de la méthode anglaise ; on veut aller vite et produire du plomb avant la fin de la période de grillage. En hâtant le travail, on abaisse la main-d'oeuvre et les frais généraux, mais on obtient, en réalité, moins de plomb.
558
avec ceux que donnent les usines anglaises ou belges traitant des minerais plus purs. L'influence du quartz dans le traitement du réverbère a été souvent constatée. A Poullaouen même, lorsque la pro--
portion arrivait à 7 p. ioo, 'on obtenait peu de plomb; et au Hartz, où les minerais sont quartzeux, le four Breton fut essayé, sans succès, dans les années 1848 à 185o ; et
déjà, antérieurement, vers 1853 à 1835, la méthode de réaction y avait échoué en se servant du four anglais. Procédés anglais et belge. - Le procédé anglais est bien connu; M. Moissenet l'a décrit, il y a peu d'années, avec
beaucoup de soins, dans le tome premier de la présente série des Annales des mines.
Les fourneaux sont à bassin intérieur et pourvus, sur chaque face, de trois pertes, que l'on ouvre et ferme alternativement. Il en résulte tour à tour des périodes de grillage et des coups de feu de réaction qui, selon les usines, sont plus ou moins nombreux .et plus ou moins rapprochés. La température doit être à l'origine assez faible, afin que la réaction du sulfure sur le sulfate produise d'abord uniquement de l'oxyde; plus tard seulement, par l'élévation
de la température, l'oxyde est réduit à son tour, et le plomb commence à couler, comme dans le brassage des
procédés carinthien et breton. Vers la fin, on ajoute un peu
de chaux éteinte pour figer les mattes, mais les crasses sont faiblement ressuées; on les retraite au four à cuve. Au réverbère, on devrait toujours éviter le ramollissement
539
-
Dans l'usine de Stiperstones, dont parle M. Moissenet, le
four est rouge au moment de la charge, et le minerai y forme une épaisse couche de
om,12 à om,15 ;
c'est évidem-
ment trop. Dans ces conditions, le grillage est difficile, malgré les nombreuses portes du réverbère. Une charge de .o66 kilog. est traitée en sept heures; et, dans les usines de Flintshire, même en six heures. A Snailbeach, par contre, on met neuf heures pour traiter 1.220 kilog.; la couche de minerai est réduite à om, Io, ce qui fait 3oo à 550 kilog. par mètre quarré. La température est plus ménagée à
- on grille, en un mot, avec plus
de soins. M. Moissenet reconnaît que le traitement de Snail-
beach donne un rendement plus élevé que la marche extra-rapide des fourneaux du Flintshire; mais il affirme en même temps que le. travail de Snailbeach est de beaucoup supérieur à celui de Carinthie, où cependant le traitement est plus lent encore. Au point de vue de la main-d'uvre, M. Moissenet a raison, mais- il se trompe quant au rendement (*). Pour comparer les deux procédés, nous devons supposer des minerais identiques. Or j'ai rappelé ci-dessus qu'en Carinthie on n'accordait aux ouvriers, pour des minerais de 82 p. ioo, qu'un écart de 2 unités ; et un déchet de 3 unités pour des minerais de 8o p. 100. J'observais en (*) Les ouvriers carinthiens sont au reste plus actifs que ne le suppose M. Moissenet. Le petit réverbère est desservi par un seul homme et non par deux. Le poids traité par homme et par douze heures est de lift kilogrammes et non de io8 kilogrammes (p. Li9a du mémoire). L'usure des outils est aussi moins considérable au Bleyberg qu'a Snailbeach.