Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 182]

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ÉTAT ACTUEL

DE LA MÉTALLURGIE DU PLOMB.

employé, pour certains minerais, dans les usines de SaintLouis et de l'Escalette, près de Marseille, dans la fonderie de Nantes, et dans celle de Holzappel du duché de Nas-

fourni par les cadmies, car on pourrait aussi bien recueillir les fumées en Carinthie qu'au four breton. Le rendement

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sau. Le four Breton est à bassin intérieur, avec portes latérales d'un seul côté. Il est à deux soles, l'une pour la réaction, l'autre pour le grillage ; celle-ci, contrairement aux dispositions suivies à Poullaouen, doit être plus grande que la sole de réaction. Elle mesure, pour des charges de 12 à 1.5oo kilog., 4 à 5 mètres quarrés, ce qui correspond à une épaisseur de minerai de o,o8 à om,io. Le procédé breton, comme le procédé carinthien, épuise, en grande partie, les matières plombeusés par une période

de ressuage. C'est un défaut et une cause de grande dépense. On opérait surtout ainsi à Poullaouen. Mieux vaudrait ici, comme .en Carinthie, terminer l'opération au brassage proprement dit, et épuiser les crasses riches au four à cuve. Chaque opération dure quinze à seize heures. Eu égard au poids de la charge, c'est moins qu'au four carinthien ;

et, au fond, les deux procédés ne diffèrent l'un de l'autre que parce qu'on grille plus vite au four breton et à température plus élevée. Il en résulte du plomb moins pur et un rendement moins fort.

Comparons les usines de Carinthie à la fonderie d'Albertville. Dans cette dernière usine, le four double rendait 64 p. ioo, y compris le plomb des crasses, lorsque les minerais tenaient 7o p. 100. C'est un écart de 6 unités, tandis qu'au four carinthien on va jusqu'à 7. Ainsi, au premier abord, l'avantage appartiendrait en réalité à Albert-

ville; mais il faut défalquer, du plomb de cette usine, le déchet du raffinage, car il n'est pas pur; et s'il n'eût pas d Ci subir la coupellation, il aurait, en tous cas, dû être raffiné,

pour fournir du plomb doux ; or ce raffinage occasionne-

relatif se trouve ainsi ramené à 62 ou 62,2 p. 100 ; ce qui laisse

une perte de 7,8 à 7,9 au lieu de 7. Grâce à la température

peu élevée, l'avantage reste donc, en définitive, sous le rapport du rendement, au procédé carinthien ; et nous verrons qu'il en est surtout ainsi, lorsqu'on le compare au tra-

vail anglais qui est le plus rapide de tous. Par contre, au point de vue .cle la consommation, la balance pencherait plutôt du côté du four breton, à cause de ses plus grandes dimensions. Mais l'écart disparaîtrait entièrement, si l'on se servait, en Carinthie, du four double dont j'ai parlé, et si la réduction des crasses se faisait au four à cuve et non, par voie de ressuage, au réverbère. Le four double d'Albertville consommait, par tonne de minerai, 2",19 de bois et 20 kilog. de charbon ; le four 'double carinthien, 1",2o ; mais il y aurait à ajouter, au premier chiffre, le combustible brûlé pour le raffinage du

plomb et le travail des crasses. Dans les fours simples OU

consommait, à Albertville, Li",58 et 5m kilog. de charbon ;

en Carinthie, 4",48; ainsi la différence est ici nulle. La main-d'oeuvre, par tonne de minerai, est de 4 journées à Albertville, et non loin de 5 en Carinthie. La réparation des outils réclame 20 kilog. de fer dans la première usine, au plus dans la seconde. A Poullaouen, où le minerai traité tenait jusqu'à 5 à 4 p. ion de quartz et 12 à 15 p. ioo de pyrite de fer et de blende (*), les pertes et consommations étaient plus fortes. Pour des minerais de 65 à 70 p. 100, le déchet, y compris celui du raffinage, atteignait huit unités ; l'usure des outils, par tonne de minerai, 25 kilog. ; le combustible brûlé, 2",12, plus Son kilog. de houille, ce qui équivaut à peu près

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rait une perte d'au moins 2 p. ioo, ce qui ramènerait le rendement de 6A. à 62,7 p. ioo. Il faut encore, pour se placer dans des conditions identiques, en défalquer le plomb il

itp

(*) 11 s'agit d'un mélange de un tiers de minerai de lluelgoet, contre deux tiers de minerai de Poullaouen.