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PROCÉDÉ BESSEMER.
FABRICATION DE L'ACIER.
vorables dans l'origine, éclatèrent d'un commun accord, en violentes clameurs, déclarant le procédé tout à fait inapplicable, et comparant l'invention à un de ces météores lumineux qui, brillants au zénith, vont s'éteindre dans les ténèbres de l'horizon. On objectait que, ne pouvant fondre, même un quintal de fer dans un four, il serait insensé de croire à la possibilité de maintenir plusieurs tonnes de fer à l'état liquide dans une buanderie. Lin mémoire lu à la Société polytechnique de Liverpool signala le métal Bessemer comme cassant à chaud et à froid, comme se brisant au laminoir en menus débris, à tel point qu'il en fallait réunir les fragments au balai, et les enlever dans une pelle à poussière.
saurait se produire dans une masse compacte de métal
Toutefois, les nombreux détracteurs du procédé différaient sur les causes de l'insuccès ; lés uns prétendaient que le métal étant trop sec et dépourvu de laitier, ne pouvait être travaillé au marteau ; d'autres l'attribuaient à la structure cristalline du métal qui, privé de fibres, manquait aussi de ténacité; d'autres enfin, les plus absolus de tous, déclaraient que le métal Bessemer étant du fer brûlé ne pouvait être d'aucun usage. M. Bessemer, tout en rendant justice à la valeur réelle des hommes familiarisés avec les opérations pratiquées
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dans les grandes usines à fer de l'Angleterre, fut surpris du peu de valeur qu'il convient d'accorder à l'opinion de beau-
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coup d'entre eux quand ils manquent de connaissances théoriques, et qu'il s'agit de faits étrangers à leur routine. Cherchant à combattre les principales objections, il répondait à la première que si, dans l'opération du puddlage, il y a inconvénient à ne pas avoir une quantité suffisante de laitier (working a bail to dry), parce qu'alors le fer se forge mal, cela provient de ce qu'au lieu d'une substance liquide interposée au grain du fer, il s'y trouve alors une écaille sèche qui empêche le soudage. Mais ce fait ne
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fondu, où chacune des molécules du fer est naturellement adhérente à ses voisines.
A l'opinion que la nature cristalline de la masse et l'absence de fibres empêchent la ténacité, il répliquait que cette
croyance était fondée, d'une part, sur la constatation des qualités du fer fibreux obtenu au puddlage ; d'autre part, sur ce que les fers affinés par ce procédé doivent souvent leur aspect cristallin à la seule présence du phosphore qui diminue certainement la ténacité du fer. Il ne révoquait pas d'ailleurs en doute la favorable influence du martelage sur la qualité du fer, notamment sur sa ténacité, influence qui peut s'exercer tout aussi bien sur le métal obtenu par le nouveau procédé que par le puddlage. La plus prévalante des objections et la plus difficile à dé-
raciner, était celle qui faisait passer le métal Bessemer comme fer brûlé, en le comparant aux masses de fer qui, destinées au forgeage ou au soudage, restent trop longtemps
exposées à une haute température sous l'influence d'un courant d'air. Mais cette comparaison manque de justesse comme les précédentes ; ce n'est pas, en effet, la tempéra-
ture élevée qui produit le mal, car le métal Bessemer, bien préparé, suivant les procédés actuels, acquiert, après fusion et solidification, soit au marteau, soit au cylindre, la force de cohésion la plus énergique dont le fer soit capable. Comme preuve à l'appui de sa réponse, M. Bessemer faisait valoir les qualités supérieures des rails, de dimensions habituelles, offrant les profils les plus variés, fabriqués au laminoir avec des lingots obtenus dans le premier appareil d'expérimentation. Aussi les objections élevées par des hommes qui auraient dû être mieux au courant du sujet n'ébranlèrent pas sa confiance, et il continua ses travaux, fermement persuadé qu'à tout principe bon en lui-même doit correspondre un moyen d'application.