Annales des Mines (1868, série 6, volume 14) [Image 24]

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PROCÉDÉ RESSEMER.

FABRICATION DE L'ACIER.

ques minutes d'intervalle, les premières étincelles furent suivies par une petite flamme dont le volume et l'intensité allèrent croissant, et qui, réfléchie par la plaque de tôle, répandit à l'entour une très-vive lumière. Bientôt après apparurent des projections de scories qui augmentèrent promptement, et dont la solidification à l'intérieur, diminuant de plus en plus la' section de l'orifice, accrurent la violence de sortie de la flamme' blanche et transformèrent l'appareil en un puissant chalumeau. Aussi la plaque, suspendue à i pied (environ o-.5o) de r ouverture, fut-elle bientôt fondue, et les scories furent projetées en l'air avec abondance, comme les gouttes d'eau entraînées par le courant dans certains appareils à vapeur.

une garantie suffisante pour les résultats de nouveaux efforts à tenter en vue du perfectionnement des appareils et des détails de l'opération. Vers cette époque, M. Bessemer, qui avait associé à son entreprise d'ingénieur son beau-frère, M. Robert Longsdon, lui offrit une part dans ses brevets, en compensation du temps que lui-même dépensait à la poursuite de son invention, et, depuis lors, cette association s'est maintenue, M. Longsdon, sans jamais désespérer du résultat, ayant

Immédiatement après, le métal liquide, à l'état de fer malléable et incandescent, fut lancé comme l'eau d'une fontaine sur les toits des constructions voisines qu'il menaçait d'incendier. Et comme à ce moment l'approche de la vanne d'air était absolument impossible, il fallut bien laisser continuer

prises, M. Bessemer m'a affirmé qu'il attribuait une bonne part du succès définitif' au talent, non moins qu'à l'énergie de son associé. D'après le conseil de M. l'ingénieur Rennie, alors président de l'association britannique pour l'année 1856 , M. Bessemer fit, de son invention, l'objet d'une conférence

l'opération jusqu'à ce qu'elle eût épuisé sa fureur. Le revêtement intérieur en briques se trouvait alors complètement fondu et détruit ; le peu de métal resté dans l'appareil était à la fois parfaitement liquide et totalement décarbure.

Je ne continuerai pas ce récit sans appeler l'attention sur la concordance des phases de cette opération encore fort imparfaite avec celles des opérations exécutées aujourd'hui dans les appareils les plus perfectionnés. Sans doute le résultat de cette première expérience laissait beaucoup à désirer; cependant M. Bessemer le consi-

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suivi et soutenu son beau-frère dans la bonne comme dans la mauvaise fortune, notamment à une époque où toute l'industrie du fer en Angleterre frappait le nouveau procédé d'anathème et de ridicule. Et à différentes re-

publique, dont le texte, publié dès le lendemain par le Times, produisit dans l'industrie métallurgique une grande

sensation. Le procédé, annoncé et discuté par toute la presse quotidienne, donna lieu à de nombreuses théories et à des essais non moins nombreux, car il était facile de faire passer un courant d'air au travers d'une certaine quantité de fonte liquéfiée. Mais il était tout aussi facile de prévoir que ces essais manqueraient, et, dès lors, le procédé vanté dans l'origine,

comme la plus importante des découvertes modernes

déra comme un véritable succès, puisqu'il prouvait de la

comme la merveille de l'époque (the marvel of the age), fut

manière la plus positive que la fonte liquide renfermée dans un vaisseau et traversée par un courant d'air forcé peut être, sans combustible additionnel, entièrement décarburée, et que la chaleur développée de cette manière excède de beaucoup la température à laquelle le fer malléable se liquéfie. Il y vit

décrié comme un insuccès absolu, comme une véritable déception.

Cette époque fut pour M. Bessemer la plus difficile, la plus pénible de sa vie (my hardest struggle), car toute la presse, toute l'industrie du fer, après s'être montrées fa-