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rnocEDE BESSEMER.
La simple inspection de ce tableau nous apprend que, de tous les procédés d'affinage, celui de M. Bessemer exige la plus faible dépense de combustible, celle de la houille employée à la fusion de la fonte consommée, et au moteur des machines soufflantes.
Quant au prix de revient de la tonne produite, celui du métal Bessemer est le plus faible, à l'exception de celui du puddlage; mais, dans ce dernier cas, l'excédant de dépense est bien plus que compensé par la qualité du métal obtenu. Et maintenant que nous avons fait ressortir l'importance de l'invention et le mérite des perfectionnements introduits dans le mode de procéder, nous ne saurions dissimuler que cette méthode de traitement n'a pas encore dit son dernier mot, car jusqu'aujourd'hui, le procédé Bessemer n'est applicable qu'aux fontes dépourvues d'aluminium, de soufre et de phosphore, ce dernier corps surtout est retenu presqu'en totalité dans le métal donné par le nouveau procédé. Si l'on analyse en effet les laitiers provenant du traitement d'une fonte renfermant une certaine teneur en phosphore, on les en trouve presque entièrement dépourvus et la presque totalité du phosphore reste concentrée dans la masse métallique Cl. Or il est connu qu'un millième de soufre ou de phosphore suffit pour rendre l'acier cassant à chaud avec le premier de ces métalloïdes, cassant à froid avec le second. De nombreux essais tentés en vue de l'expulsion du phosphore à l'état d'hydrogène phosphoré sont restés sans résultat; quand on emploie la vapeur d'eau, elle refroidit le bain métallique ; quand on fait usage de gaz permanents, tels que l'hydrogène carburé, ils restent sans efficacité.
De là résulte que, jusqu'aujourd'hui, les minerais les plus purs sont seuls propres à la fabrication du métal Bessemer, inconvénient majeur, puisqu'il conduit à une trop (*) Voir les analyses citées ci-dessus, publiées par la direction de Neuberg.
FABRICATION DE L'ACIER.
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forte consommation de minerais de qualité supérieure. Cet inconvénient a une grande importance pour la métallurgie française, parce qu'il exclut de l'emploi, entre autres, ces énormes gites de fer hydroxydé oolithique formant la principale ressource en minerai de fer dans plusieurs de nos départements de la Lorraine, de la Franche-Comté et de la Bourgogne.
Pour donner une idée de la consommation des minerais de qualité supérieure, il suffira de rappeler que le nombre total des convertisseurs fonctionnant aujourd'hui en Angle-
terre, en France, en Autriche, en Prusse, en Saxe, en Suède (*) s'élève déjà à 128, réunissant une contenance totale de 555 tonnes environ (**). Si l'on admet une moyenne
de quatre opérations pendant trois cents jours de l'année,
on arrive à une production totale annuelle de 666.000 tonnes de métal Bessemer, exigeant l'emploi d'environ 814.000 tonnes de fonte correspondant à une consommation d'environ 1.628.000 tonnes de minerai.
Il y aurait aussi à perfectionner les lits de fusion des hauts fourneaux de telle sorte que l'on puisse plus généralement prendre la fonte directement au sortir du creuset sans avoir à la refondre pour l'écouler dans le convertisseur.
Il resterait aussi à transporter du domaine de l'essai dans celui de la grande fabrication le laminage direct du métal fondu, procédé qui permettrait d'obtenir des plaques d'acier ou des tôles ayant des dimensions théoriquement illimitées.
Quoi qu'il en soit des, perfectionnements que l'avenir nous réserve, un procédé de fabrication aussi simple dans son principe, aussi varié dans ses résultats, au moyen (*) Je manque de renseignements au sujet de la hussie, de l'Italie et des États-Unis. (**) Le chiffre exact de la production de 1867 en France a été de 19.942 tonnes provenant de 24. 189 tonnes de fonte, et cette production a beaucoup augmenté dans l'année 1868; elle s'élève aujourd'hui à près de 3,000 tonnes par mois.