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SUR LES CORPS CRISTALLISIS
On ne connaît aucune lave de l'Etna et je n'en ai vu aucune qui contiennent des leucites,
ilENFERMIS DANS LES LAVES, etc.
entiers et en fragmens. Trouverait-on dans cet état les rayons confus des verres refroidis qui
ni de laves cluVésuve qui renferment des lamelles
font partie de la masse du verre, dont ils ne.
cristallines blanchâtres si abondantes dans les laves de J'Etna. C'est là un fait auquel les naturalistes, qui croyent que ces cristaux se for-
pourraient être séparés qu'en- brises informes ? Entre les faits que j'avais opposés à l'opinion du chevalier Han, cités par M. FI. de Bellevue,
attention: Si les leucites s'y formaient réelle-
opinion qui est la même que la sienne ,je fis mention d'une éruption singulière duVésuve arrivée
ment dans la lave, devraient faire quelque ment, pourquoi les lavés de l'Etna n'en au-
raient-elles point, tandis qu'elles sont remplies de scions- pyroxènes et de cristallites qui leur
sont communes avec les laves du Vésuve ? Cette différence n'est-el le pas bien plus naturellement
expliquée par l'absence de la leucite dans les couches d'où partent les laves de l'Etna ? On observe ces mêmes variétés dans les laves des diff'érens volcans. Celles de l'Heckla , dont je possède de grands échantillons , apportés par le chevalier Banks, ne contiennent ni schorls-pyroxènes , ni leucites, ni chrysolites, mais beaucoup de petits corps blancs cristallins fendillés de la grosseur d'un grain de chènevis , jusqu'à celle d'un pois et de forme irrégulière , qui ont le coup-d'oeil et la dureté du quartz, et qui paraissent en être des brises. Les laves du Mont-Dor,, ancien volcan d'Auvergne , contiennent de gros cristaux d'amphibole , ou horn - blende et de feld - spath qui
par leurs gersures et leurs reflets vitreux,- mon-
trent qu'ils ont éprouvé l'action de la lave incandescente, et l'on trouve dans d'autres anciens volcans-d'Auvergne des schorls - pyroxènes sans leucites. Le petit gravier du lac volcanique d'Andernach , est rempli de schorls-pyroxènes,isolés ,
en 1754. Il s'ouvrit une bouche à peu près au niveau du vallon, qui sépare le cône actuel du Mont- Somma. Cette bouche forma à la nais' sance de la lave, une grotte qu'elle tapissa, par ses jaillissemens , d'une masse de scories 'en forme de stalactites, dont les jets, entrelacés de couleur rougeâtre et pleins de boursouflures , ont de 3 à 6 lignes de diamètre. Dans les brises de ces jets , j'y ai trouvé des schorls pyroxènes, ayant leur parfaite cristallisation et leur couleur olive foncé. Ces jaillissemens indiquent que la lave était en grande fusion , et des jets aussi minces devaient se refroidir et se durcir à l'instant qu'ils en étaient séparés. ,.
Il n'y- a pas eu ici de refroidissement lent qui
ait pu former ces cristaux, ni de masse continue suffisante pour donner naissance, par ce moyen, à des formes cristallines; cependant, il s'y trouve des schorls-pyroxènes , la plupart même à la surface des jets : n'est-ce pas là une nouvelle preuve que ces cristaux étaient préexistans à a lav e ?M. FI. de Bellevue n'admet pas cette
conclusion; cependant, quand on portera son attention sur ce fait, on le trouvera très-probant. La surface des jets de cette singulière stalactite, et celle de l'intérieur des boursouflares , sont couyertes d'une multitude de points