Journal des Mines (1811, volume 29) [Image 65]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

124

SUR LES MINES

traverse vers le mur Ou vers le toit. Aussi ces travaux de recherches étant très-couteux , 'on né peut les multiplier autant que-la conservation et l'amélioration d'une mine le demande. Il y a des puits obliques qui ont jusqu'à io à 12 mètres de large; des puits perpendiculaires qui en ont 8 à Io/ Ce qui a déterminé de donner aux puits cette énorme dimension , c'est la multiplicité des machines d'extraction et d'épuisement; mais une meilleure combinaison de ces machines 'aurait permis de diminuer beaucoup ces excavations qui occasionnent des dépenses exorbitantes. Le cuvelage des puits est très-peu soigné; cependant les propriétaires des mines devraient d'autant plus y faire attention, que le bois devient de jour en jour plus rare sur le plateau du Mexique. Les muraillemens en pierre sont en général bien exécutés. Il y . a à Valenciana des puits murailles qui peuvent rivaliser avec ce que voit de plus- parfait en ce genre à Freyberg et à Schemnitz. Pour l'entaille de la roche, le travail à la pointerolle est en général bien exécuté ; mais dans le tirage à la poudre, sa consommation est d'un tiers trop forte ; les trous sont trop profonds (i), et on ne prend pas assez de soin en (1) Il y en a de im,26',.ou 46 pouces de profondeur dont le prix ordinaire est de 13.fr. 6o c. , d'antres de 29 ponces à 12 fr, , de 31 pouces 'à io fr. , et enfin les plus

petits ont 15 à16 pouces, et se payent à raison de 4 fr. Go c. La mine fournit la. poudre et les outils. Dans la mine de Valenciana on tire Goa coups de Mines à deux hommes en 24 heures.

DIT M EXI QU E.

125

dépouillant la partie de la roche qui doit céder à l'explosion. On a fait des essais de la nou-

velle méthode de M. Bader ; on a reconnu

qu'elle offrait un grand avantage, Mais on ne l'a pas adoptée, parce que la routine a prévalu,

et qu'on met peu d'intérêt à tous les perfectionnemens.

S. 32. Le travail des mines est entièrement libre au Mexique. Aucun Indien , aucun Metis ne peut y être forcé ; il est faux qu'on .y emploie

des forçats, quoique cette assertion se trouve répétée dans les ouvrages les plus estimés. Le mineur travaille à la tâche, il gagne par jour de 5 à 6 francs : c'est le mieux payé de tous les mineurs. Ceux de la Saxe ne gagnent que 1.8 sols par jour, et le haut prix de la journée du mineur. au Mexique est d'autant plus remarquable, que la journée des autres ouvriers est infiniment plus faible (1). Les mineurs mexicains n'ont pas en général" la bonne foi que l'on admire dans ceux de l'Al7 lemagne et de la Suède ; ils emploient journellement mille ruses pour voler des Minerais trèsriches , tels que de l'argent natif, de l'argent

rouge, et de l'argent muriaté ; aussi., d'après

la méfiance que leur peu de probité a inspirée, on prend la précaution , lorsqu'ils sortent de la mine, de les fouiller rigoureusement, tous sans exception, et souvent d'une manière fort indécente (2). M. de Humboldt n'évalue la journée moyenne du cultivateur, sur le plateau du Mexique, qu'à 25 sols ; ainsi un niine'ur gagne au Mexique quatre fois autant qu'un cultivateur. Comme ils.vont presque mis , et que d'ailleurs leurs

Mineurs.