Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
SUR LE GISEMENT 58 la mer (1). Il paraît enfin que ces lacs ont été dé-
truits, non par une simple érosion lente des masses qui leur servaient de digue , mais par une ou plusieurs catastrophes violentes , qui ont agi sur cette partie de la surface de la terre,
et ont contribué à lui donner sa forme ac-
tuelle. L'opinion que certaine partie des Couches solides qui recouvrent le globe, ont été formées dans l'eau douce plutôt que clans la mer, a été, comme toutes les idées nouvelles, sujettes à beaucoup d'objections; mais il me paraît que les contradicteurs de cette hypothèse, n'ont en général considéré que quelques cantons particuliers, tels que les environs de Paris, au lieu d'embrasser l'ensemble des faits que présente ce terrain dans le centre de la France. Ce qui m'engage à jeter un coup-d'oeil sur ces objections , dont les principales se réduisent , je crois, à trois chefs principaux , 10. les alternatives de terrain marin et de terrain d'eau douce; 2°. le mélange des coquilles marines et fluviatiles; 30 la possibilité que les mêmes mollusques puissent vivre dans les deux liquides.
La 'première me paraît la plus importante, et je la regardais comme insurmontable avant d'avoir vu les bords de la Loire et de l'Allier. Mais depuis que je nie suis aperçu que le terrain marin ne se trouve dans le terrain d'eau douce qu'au voisinage de la mer et dans des parties basses qui ne s'élèvent pas à la hauteur de 2D0 mètres , je regarde ces alternatives comme avantageuses, ou plutôt comme prou(i) G-éographie minéralogique , etc. , chapitre 3e.
DU CALCAIRE D'EAU DOUCE.
59
vant la nécessité d'admettre l'hypothèse des lacs. En effet, la supposition de mouvemens de la mer, ou de marées irrégulières de 200 mètres au-dessus de son niveau actuel, est un phénomène qui doit bien peu répugner à l'ima-
gination, pour une époque qui, par rapport à l'état actuel des choses , est si rapprochée du teins où ce liquide 's'était élevé sur des montagnes de plus de trois mille mètres, et au mo-
ment même où le tiers de la France était en proie au feu des volcans. Au contraire , dans
l'hypothèse opposée, on est obligé de supposer que tous les animaux de la nier ont péri subitement et ont été "remplacés par une création toute nouvelle. Or, outre ce qu'il y a de répugnant dans une telle supposition, elle est absolument contraire à ce que nous présente la série des formations, où l'on voit bien à la vérité disparaître certaines espèces à certaines époques , comme les ammonites, qui. finissent avec l'ancien calcaire horizontal les bélemnites et les gryphées , qui ne s'étendent .pas au-delà de la craie, etc. Mais ces changemens ne sont que
successifs et n'atteignent pas la totalité des êtres , car on remarque que la plupart des fos-
siles qui açcompagnent ces espèces caractéris-
tiques ne changent pas en même teins. Nous voyons , par exemple, les térébratu les s'étendre
depuis les terrains intermédiaires jusqu'à nos Jours. On pourrait aussi s'étonner de ce que ce changement brusque de la nature vivante, ne se serait opéré que dans les parties voisines de
la nier actuelle, et n'aurait pas eu lieu dans les autres contrées, notamment en Auvergne où le calcaire d'eau douce occupe une hauteur